ZERO IMPUNITY
Des témoignages nécessaires
Les violences sexuelles perpétrées dans le cadre de conflits, sur le terrain, dans des prisons, sont une manière de réduire l’ennemi à néant, ou de détruire une société. Au travers de plusieurs guerres, ce documentaire défend l’impunité zéro pour les responsables, qu’ils soient soldats, politiques, ou membres d’organisations internationales…
"Zero impunity" est un documentaire militant contre les violences sexuelles. Sans jamais s’écarter de son objectif pédagogique, le film adopte ponctuellement une forme animée, justifiant sa présence au Festival d’Annecy 2019 dans la section Contre Champ. Divisé en 5 chapitres (Une arme radioactive, Un crime inivisible, Permis de violer, Abus de pouvoir et Se voiler la face), le métrage dénonce les dégâts fait au sein de sociétés où le viol est devenu un instrument de guerre et de pouvoir.
Mélangeant ainsi divers média, il montre des manifestations en Syrie en images vidéo ou des barrages dans le Donbass, permet des témoignages marquants sur fond noir, convoque des témoins en personnages animés (un directeur de prison et une médecin d’Alep…), superpose des plans d’espaces publics et des voix en micro-trottoirs évoquant le rapport américain à la torture, elle-même représentée par des schémas explicites… Et tout cela finit par faire froid dans le dos.
Passant en revue les viols miliaires ou médicaux, le rejet du discours des victimes, avant d’évoquer la prostitution de survie au Congo, le film développe un discours sur le silence des institutions (l’ONU) comme des ONG, censées être des vecteurs de paix. Soucieux de marquer les esprits, il utilise pour de plus des symboliques comme des mains sur un visage, que l’on écarte, ou de mains sur la bouche, que l’on abaisse, afin d’exprimer la nécessité d’entendre enfin les victimes et témoins, et de stoppée une impunité aujourd’hui bien ancrée.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur