HOLY CAMP!

Sortie le 7 février 2018 sur Netflix

Avec un tel point de départ, on peut tout imaginer : une comédie potache et décalée, une satire en règle de la religion, un teen movie romantique, une comédie musicale colorée et joyeuse… Verdict : ce film – adapté d’un spectacle musical créé par le même duo – penche rapidement du côté neuneu et cela se confirme scène après scène. Le souvenir de "Sister Act" plane constamment au-dessus de ce film qui ne lui arrive pas au bas de la soutane. Car disons-le haut et fort, ou plutôt fredonnons-le à tue-tête: pour faire du pitch de départ un bon film, il ne suffisait pas de faire chanter des nonnes, de les confronter à des ados qui se droguent ou au lesbianisme, et de filmer tout cela avec des couleurs chaudes saupoudrées de larmes et de jolis airs !

Les personnages traversent le film comme des ravis de la crèche (on soulignera quand même la prestation de Belén Cuesta) et le scénario s’enlise, semblant répéter les mêmes dialogues mièvres à n’en plus finir. Et quand Dieu apparaît, c’est sous les traits d’un crooner sans charisme, une sorte de vieux beau qui fait du charme à une ado en chantant du Whitney Houston ! On hésite entre rire à chaudes larmes ou avoir la nausée devant une idée si inopportune. En tout cas, sur l’ensemble du film (et notamment sa fin), on atteint un summum de grotesque à cause d’un second degré au pire absent, au mieux très insuffisant. Au final, un peu comme lorsque l’on entend un mafieux invoquer la Bible comme base de ses valeurs ou un sportif remercier Dieu pour l’avoir aidé à gagner, ce film a tendance à ridiculiser la religion. Et même pour un spectateur athée, ça devient gênant…