JE VOUDRAIS QUE QUELQU’UN M’ATTENDE QUELQUE PART
Une réunion de famille banale et insignifiante
À l’occasion de son anniversaire, Aurore réunit ses quatre enfants. L’occasion pour eux de se retrouver et de réveiller quelques vieilles amertumes. Mais cela ne sera rien par rapport à l’acte irréversible que l’un d’entre eux s’apprête à commettre…
Adaptation du premier recueil de nouvelles de la romancière à succès, Anna Gavalda, "Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part" mélange plusieurs histoires de ce matériau originel pour dresser le portrait d’une famille dysfonctionnelle. Car si l’amour ne manque pas, les vieilles rancœurs et les conflits sont également légions. Dans la grande tradition de la chronique familiale à la française, avec bons gueuletons et grosses disputes, le spectateur assiste aux querelles entre Jean-Pierre, Juliette, Matthieu et Margaux, tous réunis à l’occasion de l’anniversaire de leur mère. Malheureusement, avec ses situations caricaturales et ses dialogues soporifiques, le mélodrame ne parviendra jamais à trouver son rythme ni sa tonalité.
Enchaînant des saynètes plus qu’anecdotiques jusqu’à l’évènement central du métrage, le film choral vaut uniquement pour le talent de ses comédiens, en particulier Jean-Paul Rouve dont la prestation pudique est la seule à nous titiller les glandes lacrymales. Pour le reste, cette tentative d’Arnaud Viard se transforme en un manifeste de tous les écueils à ne pas commettre lorsqu’on s’attaque à un best-seller. Personnages archétypaux définis par une blessure intime, mise en scène mécanique (overdose de gros plans) et scénario trop appuyé, l’œuvre d’Anna Gavalda se voit noyée dans cette surenchère non maîtrisée de bons sentiments. Pour les aficionados de l’autrice, se replonger dans le bouquin sera un bien meilleur choix !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur