THE GENTLEMEN
Un retour aux racines
Après de longues années passées à la tête du plus gros réseau de production et de distribution de Marijuana britannique, Mickey Pearson souhaite raccrocher et revendre son empire. Mais sa prise de retraite risque d’être plus compliquée que prévu…
Moins d’un an après la sortie d’ "Aladdin", probablement le meilleur remake Disney en prise de vue réelle, Guy Ritchie revient non seulement derrière la caméra, mais aussi à la plume, avec cette nouvelle plongée dans le milieu de la pègre britannique. Comme si le réalisateur était pris d’une volonté de renouer avec ses premiers amours et premiers succès, après avoir enchaîné plusieurs Blockbusters.
Et les aficionados de Guy Ritchie devraient y trouver leur compte. En effet, on retrouve avec "The Gentlemen", tous les ingrédients de la recette Guy Ritchie qui a fait la renommée de "Arnaque, Crime et Botanique" et de "Snatch". On a donc droit à un scénario suivant plusieurs gangsters, issus de la classe populaire comme de l’aristocratie d’ailleurs, avec une structure narrative très chorale, le tout porté par de très bons dialogues, bien fleuris. Un film toujours aussi plaisant à suivre grâce à un humour à la fois très beauf et très tiré à quatre épingles, avec un soin particulier apporté à la notion de point de vue. En effet, tout l’intérêt de l’histoire va être de découvrir qui est derrière toutes les magouilles et qui est courant de quoi, le fait de n’avoir à chaque fois que le point de vue d’un seul personnage, et donc qu’une partie des informations, permet de créer de bon moments d’ironie tragique et des retournements de situations assez sympathiques, créant une vraie symbolique de la manipulation, omniprésente dans le film.
Tout cela se retrouve dans la forme, Guy Ritchie livrant un œuvre très léchée comme à son habitude, reprenant ses gimmicks usuels avec un montage très dynamique, où l’on ne s’ennuie jamais, que ce soit avec les quelques séquences d’actions, assez belles, ou avec les scènes de dialogues.
Le seul point un petit peu bizarre dirons-nous, est le côté méta du film. S’il est assez finalement assez cool et a un certain sens au niveau de la réalisation, notamment au début où Richie joue avec les différents ratios de cadre, il est un petit peu plus délicat lorsqu’il est appliqué au scénario, notamment à la fin lorsque le personnage de Hugh Grant va voir… les producteurs de Miramax pour leur vendre l’histoire (avec en prime, l’affiche de "Code U.N.C.L.E. (Agents très spéciaux)", un autre film de Guy Ritchie). Reste que cela est assez anecdotique lorsqu’on regarde l’ensemble de l’histoire et du film.
Enfin, les acteurs livrent tous une très bonne prestation, parfois bien cabotins comme on les aime, parfois beaucoup plus subtils, comme Mathhew McConaughey, qui retranscrit parfaitement dans sa façon d’être la volonté de son personnage de raccrocher et de passer à autre chose.
Au final, s’il ne réinvente pas vraiment le genre, celles et ceux qui apprécient le travail de Guy Ritchie, et en particulier ses premiers films, devraient aimer tout autant "The Gentlemen", l’effet de nouveauté en moins.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur