BIRDS OF PREY ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN
Presque bien
Harley Quinn et Mister J, c’est fini. Vraiment fini. Mais personne ne le sait pour l’instant. Harley est bien décidée à officialiser sa rupture. Avec sa démesure caractéristique, elle a envie de faire exploser un truc. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est qu’une fois célibataire, elle perdrait aussi son immunité…
Toute la promo du film est basée sur Margot Robbie et son investissement dans le projet. Or le personnage de Harley, même dans un film qui lui est consacré, reste un rôle assez mineur, rarement actif et somme toute assez banale. Le personnage ne détonne pas vraiment d’avec son cliché et peine à exister avec profondeur. Et il en va un peu de même pour les quatre autres femmes du groupe, dont le film semble presque reconnaître les problèmes de caractérisation et d’introduction en faisant de multiples retours en arrières.
Visuellement réussi, "Harley Quinn" subvertit son aspect clipesque et léché pour rendre un peu de déganté, sale et urbain. L’autre grande force du film est le regard de la réalisatrice sur le corps des femmes. Bien qu’on voit beaucoup de peau et qu’elles soient sans cesse dans des tenues moulantes, ces femmes ne sont jamais sexualisées ou soumises au male gaze. "Birds of Prey" est également un film important pour la représentation avec une bad ass noire, une autre plus typée sud-américaine, une asiatique, une blanche et Harley Quinn, un peu hors catégorie.
Mais là où le bât blesse, outre les dialogues pas toujours d’une grande finesse et une structure un peu douteuse, c’est dans les scènes d’action, souvent anticlimax et peu lisibles. Si celle qui se passe dans le dépôt des pièces à conviction est un vrai succès, la scène de baston de groupe est un échec total, sans aucune tension, avec une chorégraphie illisible et des choix d’axes incompréhensibles. On peut cependant noter une réelle performance des actrices, au jeu souvent très corporel, mais dont on demande à quoi elle sert. Elles se battent dans un parc d’attraction où aucun des éléments du décors ne sont utilisés, elles sont censées former un groupe mais n’apparaissent pas ensemble à l’écran et n’ont pas de stratégie commune.
Ainsi, "Birds of Prey" n’est pas en soi un mauvais film. Ce n’est juste pas une réussite. Le voir au cinéma vous permettra d’avoir sans doute un meilleur rendu son et couleur, mais si le but est de voir un actionner et de s’en prendre plein la vue, la déception sera au rendez-vous, car rien n’est très spectaculaire, et les acrobaties de Margot Robbie, certes impressionnantes, sont assez vite lassantes.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur