VIENDRA LE FEU
Le soupçon
Amador sort de prison et retourne en bus dans son village de Galice, où il retrouve sa mère. Accueilli plutôt sereinement par ses voisins, alors qu’il a autrefois mis le feu à la forêt, il reste cependant à l’écart…
"Viendra le feu", Prix du jury dans la section Un certain regard à Cannes, s’intéresse non seulement au retour d’un incendiaire dans son village, mais aussi à l’espoir d’une région de voir un certain dynamisme s’instaurer au travers du tourisme. Amador a en effet un voisin, affairé à retaper des maisons, dans l’espoir un peu flou que les touristes viendront. Coupable ou non, récidiviste ou pas, l’auteur tente de décrire, avec un minimum de plans, le quotidien de cet homme et de sa mère, confrontés à un labeur difficile dans des contrées pas moins austères.
Révélant peu de choses, caractérisant à minima ses personnages, il donne surtout un rôle à al fois pesant et protecteur à la nature, alternant pluie, vent et neige, décrivant un vieil arbre comme un refuge, montrant le brouillard en fond de vallée. Âpre de bout en bout, le film retarde au maximum le drame annoncé dans le synopsis, comme pour mieux faire apparaître l’isolement de son personnage dans des lieux qui voudraient évoluer. Mais l’âpreté et le minimalisme ont leurs limites et laisseront sur le côté bon nombre de spectateurs.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur