Festival Que du feu 2024 encart

RABID

Un film de Jen Soska, Sylvia Soska

Trop plein

Assistante d’un grand couturier, Rose ne se trouve pas très jolie, se tenant à l’écart du groupe et refusant les avances de Brad, le charmant photographe. Finissant cependant par accepter son invitation à une soirée, elle apprend que c’est son amie top model Chelsea qui a arrangé leur rencart. Se sentant humiliée, elle part soudainement en scooter et est alors victime d’un accident qui la laisse défigurée. Contactée par une mystérieuse clinique, elle accepte un rendez vous afin de subir une reconstruction faciale…

Rabid (2020) film image

"Rabid" part d’emblée d’un mauvais postulat : essayer de nous faire croire que Laura Vandervoort, qui interprète le personnage principal, sans maquillage et avec une simple paire de lunettes, est une femme moche. Complexée, on ne sait trop pourquoi, face aux mannequins qui l'entourent, celle-ci va retrouver sa plastique parfaite lors d’une greffe de cellules dont les conséquences seront nombreuses, pour elle comme pour son entourage.

Relecture affichée du film "Rage !" de David Cronenberg (sorti en 1977) avec Marilyn Chambers, film de vampire ou de zombie, on ne sait pas très bien, "Rabid" s’essaye aussi au thriller (avec le rôle trouble, à peine ébauché, du beau photographe Brad), à la satire du monde de la mode (et son couturier plus cliché tu meurs...) voire du journalisme, tout en lorgnant au final vers le film de monstre et de malédiction pour immortels.

Trop de dialogues explicatifs pseudo scientifiques, trop de scènes gratuites (la tentation érotique de l’acteur dans la piscine...), trop de facilités scénaristiques, trop d’incohérences (mais pourquoi son amie, qui sait qu’elle est végétarienne, met-elle d’énormes morceaux de viande dans son frigo pour sa sortie de la clinique...), trop de ridicule (les dessins de mode soudain géniaux...), trop d’effets tape à l’œil (les arrêts sur image zoomés et couleur sang..), le film cumule les excès en tous genres, ce jusqu’à l’overdose. Reste l’originalité du concept et le rêve de voir des zombies prendre part à un défilé de mode. C'est tout de même bien mince.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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