LE CHOIX D’ALI
Déchirement
Ali vit à Paris où il fréquente un garçon prénommé Eric. Apprenant, par un coup de fil de sa sœur, le récent AVC de sa mère, il décide de se rendre à Besançon, où vit sa famille. Accueilli dans leur nouvel appartement, il doit cependant faire face à la hargne de son père, et à la distance de son petit frère…
"Le Choix d’Ali" relate le dilemme et le sentiment de culpabilité qui habite un jeune homme dont les parents sont issus de l’immigration maghrébine, face à son homosexualité. Si l’on passe sur le peu de naturel de nombreux dialogues, on parviendra cependant à s’attacher un temps à ce personnage un peu perdu et à ses frère et sœur, désireux de recréer un lien avec lui. Mais malheureusement le peu d’épaisseur des personnages et le dénouement un peu rapide et surtout à double tranchant, ne parviennent pas à créer une totale adhésion.
En effet, même si l’ombre de l’extrémisme plane de manière récurrente sur les lieux de l’action, avec la présence pressante d’un des voisins, c’est avant tout ici la lâcheté du personnage central qui est mise peu à peu en évidence, face à une religion qui considère son choix de vie comme un grand péché, et une famille qui le considère comme une honte. Bref, si le comportement des enfants semble plus ouvert et valorise la droiture de l’homme, la fin prend la forme d’une impasse qui nous ramène aux vieux films des années 80, où les homos étaient forcément maudits et malheureux.
Même s’il tente de décrire une situation courante, déchirement entre attachement à une famille voire des racines, et aspiration à être heureux, "Le Choix d’Ali" pâtit d’un arc narratif en impasse, et d’un manque certain de tension. Heureusement subsistent quelques beaux moments de mise en scène, porteurs d’un peu d’émotion, lors de passages musicaux, lorsque Ali en voiture prend soin de copain endormi, ou qu’il retourne au pied de son ancien immeuble.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur