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DEBOUT SUR LA MONTAGNE

Des retrouvailles aux jolis élans de fantaisie

A l’occasion de l’enterrement du grand-frère d’Hugo, dans le village de son enfance, celui-ci retrouve Stan et Bérénice, deux amis dont il était inséparable il y a 14 ans. Bérénice vit une séparation douloureuse, tandis que Stan a été diagnostiqué schizophrène. Hugo, lui, est toujours aussi renfermé et maladroit, et tente d’exorciser cela en écrivant des sketchs de stand-up. Avec cette réunion inattendue, ils vont tenter de redonner un peu de légèreté à leurs existences…

Debout sur la montagne film image

"Debout sur la montagne" est le nouveau film de Sébastien Betbeder, réalisateur de "2 automnes 3 hivers", "Le film que nous tournerons au Groënland", "Inupiluk", et "Marie et les naufragés". Situant son action dans un petit village de montagne, il met en scène trois personnages tous à un tournant de leur existence, et qui pourraient bien trouver ici un nouvel élan. Et la sauce prend très vite entre les trois protagonistes, Bastien Bouillon s’avérant désarmant de maladresse et de retenue, William Lebghil profondément touchant et porteur d’un brin de folie loin des caricatures usuelles de schizophrènes, et Izïa Higelin joliment fragile sous des apparences de femme forte.

Confrontés à des personnages tout aussi bloqués qu’eux, mais qui eux n’ont pas choisi de partir (un ancien champion de télé-réalité, un homme isolé en montagne, une patronne de bar blessée...) leurs interactions vont mener à une évolution salvatrice. L’originalité du récit, alliant quelques flash-back sur une enfance heureuse et humour pince sans rire, rejoint ici une profonde tendresse pour ces personnages de bras-cassés en quête d'un peu de joie. Et globalement c’est l’intégralité du film qui semble traduire un élan de vie, amenant autant de moments fantastiques (les visions de Stan) que de moments d’émotion ou de fantaisie (le lâcher des animaux, le détour par l’hôpital psychiatrique...).

Au milieu de ce village tout droit sorti d’une carte postale, les être humains s’adonnent à la valse des sentiments et tentent de retrouver un équilibre. Et Betbeder a choisi André Wilms pour en être le témoin. En Curé du village, l’acteur de "La vie est un long fleuve tranquille" donne le ton dès l’une des scènes d’ouverture, avec un incroyable et improbable éloge funèbre. On ne saurait donc trop vous conseiller de courir voir, en cette entrée prochaine dans le frileux mois de novembre, "Debout sur la montagne", véritable œuvre anti-morosité, dont la poésie et l’humanité devraient toucher un large public.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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