DONNE-MOI DES AILES
Une jolie carte postale, très illustrative
Christian, scientifique se voit refuser par le Muséum d’Histoire Naturelle, l’autorisation pour son projet visant à apprendre à de jeunes oies naines un chemin de migration alternatif, afin de sauver leur espèce. Prenant un congé sans solde, il se lance néanmoins dans l’élevage de ces bêtes, sous les yeux incrédules de son fils, contraint par sa mère, de passer trois semaines avec son père, dans sa propriété isolée en pleine Camargue…
"Donne-moi des ailes" fait partie de ces films de fiction animaliers et écolos, qui traduisent certes le soutient à une bonne cause (la sauvegarde d’une espèce), et affiche une sincérité sans faille, sans pour autant parvenir à s’extirper de l’illustration linéaire, ni d’une dramaturgie facile. Voulant nécessairement être pédagogique (le film bénéficie d’un logique partenariat avec l’Education Nationale), le scénario, qui retrace à la fois le combat scientifique clandestin de Christian Moullec (qui débuta ses vols en 1995) et le rapprochement entre un père et son fils, pèche par excès d’explications, notamment au travers des dialogues. Le rapide – et inutile - monologue de l’adolescent, lorsqu’il se retrouve contraint d’atterrir en pleine tempête, fait partie de ce type de défauts, et met d’ailleurs en évidence au passage l’inefficacité de la mise en scène à faire passer spectaculaire ou tension.
L’ensemble s’avère donc bien mièvre, même si chacun saluera forcément la performance humaine et écologique. L’intérêt du film se trouve du coup dans la capacité de Vanier à sublimer les paysages et à montrer des oies en pleine vol, en utilisant notamment des caméras qui se positionnent précisément par rapport à l’horizon grâce au GPS. Le seul souci est que le même genre d’histoire a déjà été raconté dans "L'Envolée sauvage" sorti en 1997 (avec Anna Paquin), dans lequel c'était une gamine qui était suivie par des oies en vol, et que les oiseaux en question avaient fait l’objet d’un superbe documentaire en 2001 signé Jacques Perrin : "Le peuple migrateur". Après "Belle et Sébastien", "Le Dernier trappeur" et "L'Odyssée Sauvage", Nicolas Vanier nous revient donc avec un récit trop illustratif, certes calibré pour les vacances scolaires, mais sans grande saveur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur