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Festival de Deauville 2019 : Mercredi 11 septembre
Aujourd'hui, la journée commence au Cinéma Morny où le festival passe l'intégrale de "Games of Thrones". Mais plutôt qu'aller voir la série d'anthologie, nous sommes allés voir le documentaire "This Changes Everything", produit par Geena Davis. Avec une forme très didactique, le documentaire revient sur la sous-représentation des femmes à Hollywood. Il se concentre sur les scénaristes et réalisatrices. En s'appuyant sur des chiffres et sur des témoignages, il s'agit de comprendre ce que l'histoire des guildes a à raconter et les mesures qui sont possibles aujourd'hui afin d'intégrer plus de femmes dans la machine à rêve. Le film est présenté dans la sélection Docs de l'Oncle Sam.
Un rapide crochet par le CID permet d'assister à la projection, en compétition de "The Peanut Butter Falcon". Un bon favori en raison de son casting et de son sujet : Zak, un jeune trisomique s'échappe de la maison de retraite où il est enfermé faute de mieux et croise la route d'un homme un peu perdu qui le prend sous son aile. Ensemble, ils vont faire la route, à pied et en radeau, jusqu'à Ayhem, ville du catcheur mythique Salut Water Redneck, héro de Zak. Sur leur route ils vont vivre plein d'aventures et embarquer avec eux Eleanor, l'aide soignante en charge de Zak, étant partie à sa recherche. Un petit coup de cœur manichéen, le feel good movie de la sélection.
Toujours au CID, en présence du réalisateur et d'un des acteurs principaux, "Watch List" a fait sa première mondiale. Le film retrace l'histoire de Maria, une mère de famille, ex-junkie, dont le mari est abattu et retrouvé avec de la drogue alors qu'il ne consommait plus. Pour découvrir qui l'a tué, subvenir au besoin de sa famille et faire retirer son nom de la fameuse « liste noire » de la police où sont répertoriés tous les drogués, elle commence à travailler pour des personnes troubles. Très violent, ce portrait d’une mère courage s'inspire de faits réels et de l'histoire récente des Philippines dans leur guerre contre la drogue. Peut-être le seul film politique et courageux de la compétition. Une vraie réussite portée de bout en bout par une très grande actrice.
À peine sorti de la salle, retour sur les sièges du CID pour voir, cette fois en Premières, le sympathique "Charlie Says" de Mary Harron. Le scénario de Guinevere Turner associé à sa mise en scène rendent le filmer glaçant. Il s'agit de l'histoire des Filles Mansons : trois jeunes femmes aujourd'hui enfermées pour les meurtres perpétrés en 1969 et commandités par Charles Manson. Le film fait alterner deux lignes de récits, une principale où les jeunes femmes sont enfermées et reçoivent la visite d'une jeune diplômée qui vient tenter de leur ouvrir les yeux sur leur embrigadement. L'autre ligne de récit, sous forme de flash-backs, est celle de Leslie Van Houten, alias Lulu, de son arrivée dans la famille Manson jusqu'au point de non-retour. Magnifiquement incarné, très bien reconstitué, Matt Smith fait un terrifiant quoi que charmeur Charles Manson, une espèce de musicien fou, et la performance des trois jeunes femmes, Hannah Murray, Sosie Bacon et Marianne Rendón est saisissante.
Lire la critique de « Charlie Says » par Olivier Bachelard
Le dernier film de la journée est pour l'instant la plus grosse et la meilleure surprise du festival. Qui aurait pu croire qu'en se rendant tranquillement au Casino à 20h30, elle ou il allait être plongé dans l'Amérique profonde de la conquête de l'Ouest, dans une plaine où le vent souffle sans cesse et où les humains ne sont pas seuls ? "Terre Maudite" d'Emma Tammi, écrit par Teresa Sutherland, raconte l'histoire de Lizzy. Lizzy vit avec son mari Isaac dans une plaine au milieu de nulle part. Elle reste souvent seule chez elle, car son mari se déplace pour son travail. Seule ? Pas vraiment, elle sent que quelque chose rôde dans la plaine. Quand de nouveaux voisins arrivent, la pression monte encore d'un cran. Un film d'horreur intelligent, très bien filmé, riche de sens et plein d'idées. Un film qui ne choisit jamais la facilité et tout simplement, un film qui fait peur.