VENISE N'EST PAS EN ITALIE
Sur la route de Venise
Émile Chamodot est un lycéen timide. Un jour, à la récréation, il rencontre Pauline et tombe immédiatement sous son charme. Elle lui propose de venir la voir en concert à Venise le premier week-end des vacances d’été. Après avoir annoncé à ses parents son désir d’aller la voir, ces derniers décident de l’y emmener…
Avec "Venise n'est pas en Italie", on suit Émile, un jeune lycéen qui tombe amoureux d'une jeune fille de son lycée, mais qui a honte de sa famille : sa mère le teint en blond pour augmenter son capitale beauté et vient le cherche au lycée dans sa voiturette de vendeuse de légumes bio, quant à son père, il est VRP en systèmes de sécurité et adepte du yoga. Tous ensemble, ils habitent dans une caravane sur leur terrain, car ils n'ont toujours pas de permis de construire. On est alors plongé en pleine adolescence, face à la naissance d'un désir amoureux et le sentiment de honte que certains peuvent avoir à cette période de la vie à l'égard de leurs parents.
Le scénario demeure assez classique dans l'ensemble, avec son lot de rencontres (une toute petite galerie de personnages) le long de ce périple. Bien évidement ce voyage offrira la possibilité à Émile de se réconcilier avec ses parents et de lui faire prendre conscience que la normalité n'existe pas et que sa famille n'est pas moins bien qu'une autre, et que dans toute sa maladresse, celle-ci est emplie d'amour. Au delà de ce discours sur la famille pointe également la thématique de l'amour impossible avec deux jeunes héros issus de milieux sociaux totalement différents. Mais l'ensemble de ces thématiques n'est pas forcément traité avec une vraie sensibilité.
De plus, les personnages paraissent souvent stéréotypés. Les dialogues entre les jeunes sont plutôt ternes et seule la relation entre Émile et son grand frère relève d'une certaine finesse. Le film oscille entre émotion et comédie, mais ne parvient jamais à atteindre une vraie qualité d'écriture dans chacun des cas. De plus, Ivan Calberac n'étonne jamais, la faute à une réalisation sans grand relief, seules une ou deux scènes surnageant au fil du long-métrage. Enfin, si on peut parfois prendre un plaisir coupable à se laisser embarquer par les envolées lyriques d'un Benoît Poelvoorde en roue libre, on reste en revanche de marbre devant les autres notes d'humour et la prestation du reste du casting (même l'interprétation de Valérie Bonneton laisse un sentiment de déjà-vu).
Au final, "Venise n'est pas en Italie", s'avère un road-movie familial trop convenu, ne trouvant jamais le bon équilibre entre émotion et humour. Quant au casting, personne ne parvient à se démarquer, le temps de ce périple autoroutier.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur