GODZILLA 2 ROI DES MONSTRES
Navrant
Cinq ans après avoir perdu son frère dans les événements qui ont vu l’affrontement des titans, Madison vit avec sa mère Emma, alors que son père Mark fait dès reportages sur les animaux sauvages. L’agence crypto-zoologique Monarch, chargée de repérer et de confiner les titans est de plus en plus décriée, soupçonnée de cacher certains spécimens aux yeux de gouvernements qui pensent que l’extermination est certainement la meilleure solution. Mais alors que l’un de leur site voit la naissance d’un monstre dénommé Mothra, Emma, qui a rejoint l’organisation, parvient à communiquer avec elle grâce à une machine qu’elle a mise au point : l’ORCA. Mais au moment critique, une bande de d’éco-terroristes attaque la base et prend Emma et Madison en otages…
Il fallait bien un synopsis aussi développé pour parvenir à faire comprendre l'enjeu de départ de ce "Godzilla 2", suite de l'opus de 2014 ("Godzilla") et non de celui de 1998 signé Roland Emmerich, qui avait fait à l'époque la clôture de Cannes. Car le principal défaut du film réside bien là : dans la logique et surtout la clarté d'un scénario qui ne s'embête pas à avoir le moindre réalisme lié à la différence d'échelle entre humains et monstres. Un défaut tellement patent, qu'il en rend le film risible à certains moments, le spectateur ne sachant plus très bien, dans une même scène, où se situent les personnages qu'il tente de suivre, dans un hélico, un base ou un nouvel avion de chasse...
Leur survie tient en permanence du miracle, voire de l'impossible, alors qu'ils sont pris entre une terre qui s'ouvre, des monstres qui piétinent à l'aveugle et des attaques de rayons destructeurs propres à décimer d'un coup des dizaine de milliers de personnes. Mais les individus ou les groupes de 5 ou 6 personnes passent ici au travers sans problème. Heureusement les effets spéciaux, seul point positif du métrage, sont à la hauteur de ces créatures, nous plongeant dans leurs combats dantesques, aidés par un bon travail sur le son.
Mais le scénario, basé sur la simple idée, supposée écolo, mais très néo-libérale en fait, que la libération des monstres créera un nouvel équilibre sur terre, s’engouffre dans ses propres clichés. Enchaînant les explications vaseuses, les dialogues frôlent le ridicule, et le pauvre Kyle Chandler, alignant les regards de colère et les moues de révolte, n'a jamais été aussi mauvais. La mythe géante Mothra, l'oiseau de feu (Rodan), l'hydre à trois têtes (Ghidorah) sont certes impressionnants, mais cette fois-ci Godzilla, qui ressemble ni plus ni moins à un gros castor au regard vide, a bien du mal à faire trembler le spectateur sur son siège.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur