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LES MÉTÉORITES

Un film de Romain Laguna

Un portrait d’adolescente convenu, mais très sensoriel

Nina, 16 ans, vient de lâcher son lycée. Alors qu’elle rentre de son travail d’été dans un parc d’attraction, elle voit dans le ciel une météorite. Serait-elle le présage d’un grand bouleversement dans sa vie, comme sa rencontre avec Morad ?

Les météorites film image

Issu de la Femis, Romain Laguna a décidé pour son premier long métrage de s’attarder sur le parcours initiatique d’une jeune adolescente un peu perdue, dans un tournant de sa vie. Une impression de déjà-vu émane de ce précepte et qui malheureusement ne nous quittera pas vraiment au fil du récit. En effet, tous les critères du cahier des charges d’un portrait d’une adolescente enfermée dans un monde dont elle souhaiterait s’évader sont ici cochés, de sa personnalité un peu marginale et tête brûlée, à son émancipation sexuelle, en passant par une rupture avec une de ses meilleures amies ou encore la relation mère-fille particulière.

Si ces points narratifs ne sont pas à proprement parler mal traités, le manque d’originalité marque un risque pour certains spectateurs de se détacher du film. Il s’agit en particulier du tempérament de la jeune Nina, qui a tendance à ne pas vraiment apprendre de ses erreurs et à rejeter la faute sur les autres. En témoignent ses disputes récurrentes avec son entourage dès que celui-ci va un poil à l’encontre de son avis, tout cela pouvant créer une légère antipathie envers le personnage. Ceci malgré le fait qu’un des points crucial du film soit justement la personnalité de Nina et ses interactions avec ceux qui l’entourent.

Si l’histoire et les thématiques abordées sont donc très classiques, l’originalité va plus se trouver dans la réalisation. En effet, Romain Laguna a opté pour une mise en scène particulièrement sensorielle. Pour cela, il a décidé de poser sa caméra dans l’Hérault, une région qu’il connaît bien, puisqu’il en est originaire. Il va donc filmer des scènes, qui, plus que de simplement filmer l’action, vont nous la faire ressentir, que ce soit à travers le travail sur le rythme, la lumière et les couleurs, le son et la musique, mais aussi sur le cadre, puisque celui-ci est au ratio 4:3, ce qui enferme donc a priori le personnage de Nina dans ce monde dont elle essaie de s’émanciper. Tout cet aspect sensoriel est bien retranscrit, et on notera en particulier, de ce point de vue, la scène onirique avec le tyrannosaure ou encore celle se déroulant au bord d’un lac avec Mourad.

Enfin, l’autre très grand point fort du film est sans conteste la prestation des acteurs, et en particulier celles de Zéa Duprez et Bilal Agab qui sont particulièrement bluffants. Une prestation d’autant plus bluffante lorsqu’on sait qu’il s’agit d’acteurs amateurs pour ainsi dire, car aucun d’entre eux ne se destinait à la comédie. Une preuve que Romain Laguna, contrairement à d’autres cinéastes qui avaient tenté la même chose avec un résultat bien moins convaincant, dirige parfaitement bien ses acteurs. Au final, "Les Météorites", s’il ne brille pas par l’originalité de son écriture, contient suffisamment d’éléments intéressants pour qu’il puisse valoir le coup d’œil.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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