Festival de Cannes 2018 : "Le poirier sauvage" frustration de jeunesse sublimement mise en scène

Compétition
LE POIRIER SAUVAGE
(Ahlat Agaci)
de Nuri Bilge Ceylan
avec Ahmet Rıfat Sungar, Murat Cemcir, Hazar Ergüçlü...

L'auteur de la palme d'or 2014 "Winter Sleep" est revenu cette année à Cannes avec un de ces récits dont il a le secret, faits de longues discussions en famille ou dans la nature, propre à narrer en second plan l'état d'un pays : la Turquie. Son héros est ici un jeune homme revenant dans son village et confronté à la fois aux dettes de son père est à l'impossibilité d'éditer son premier roman.

Tracasseries administratives, culture bridée, tradition pesante, religion omniprésente, tout n'est qu'obstacle pour un personnage qui se délite peu à peu. Sur de sublimes images d'automne Nuri Bilge Ceylan compose des plans somptueux et donne à voir un désespoir progressif. Il film aussi au passage, sous les feuillages agités par le vent, l’une des plus belles scènes d’amour jamais vues. Brillant.