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Festival de Cannes 2018 : Jia Zhang Ke en mode mineur avec "Les éternels"

12 mai 2018

Compétition
LES ÉTERNELS
(Ash is Purest White)
de Jia Zhang-ke
avec Zhao Tao, Fan Liao, Feng Xiaogang...

L'auteur chinois Jia Zhang Ke revient à Cannes, après son Prix du jury pour "A touch of sin" et le formidable "Au delà des montagnes", grand oublié du palmarès 2015, avec une histoire d'amour contrarié, éclatée sur plusieurs époques. Situé dans le milieu de la pègre, le récit est surtout la peinture de la fidélité sans faille d'une femme (formidable Zhao Tao, potentiel prix d'interprétation). Loin des usuels récits de Kitano côté mafia japonaise ou des détournements réalisés par Johnnie To sur celle de Chine, le film s'intéresse avant tout à deux êtres humains, écrasés par un vent trop vite tourné.

En fond, Zhang Ke n'a pas son pareil pour donner à voir les mutations de la société chinoise, de la fermeture des mines (qui détruit peu à peu le père de l'héroïne), à la montée des eaux du barrage des trois gorges (la quatrième période de déplacements va commencer), en passant par les constructions au gigantisme imposant (la balade dans un stade géant) ou l'obsédante influence de l'Occident (aux relents schématiques mais récurrents à travers chorégraphies et danses de salon). Moins puissant au niveau émotionnel que son précédent film, "Les éternels" n'en est pas moins une histoire moderne déchirante, qui séduira par son universalité.

Voir un extrait de « Les éternels » :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur