Festival de Cannes 2018 : "L'été", triangle amoureux à la mise en scène originale

Compétition
L'ÉTÉ
(Leto)
de Kirill Serebrennikov
avec Irina Starshenbaum, Teo Yoo, Roman Bilyk...

Histoire d'un triangle amoureux au sein de la scène rock de Leningrad, au début des années 80, "L'été" marque avant tout par l'originalité de sa mise en scène. Outre de sublimes cadrages et la qualité de la photo noir et blanc, le film de Kirill Serebrennikov (auteur du perturbant "Le Disciple") dispose de belles envolées poétiques traduisant à la fois le désir de liberté d'une jeunesse brimée dans son expression (la première scène de concert est de ce point de vue, édifiante) et les influences musicales underground venues d'occident.

Après une scène magnifique en bord de mer, tourbillon de corps et de lumière, celles-ci prennent forme de passages chantés, à la manière de vidéo-clips improvisés, intégrant des bouts d’animation (motifs sur les murs, surlignage des formes des personnages, gribouillage sur les visages...), comme des parenthèses fantasmées, invitant à la révolte face à un monde régit par des clochards alcoolisés et des policiers trop zélés. Une mise en scène stimulante qui n'empêche nullement l'histoire d'amour de se développer, jusqu'à un joli dénouement.

Voir un extrait de « L’été » :