Festival de Berlin 2018 : "Las herederas" beau portrait d'un couple de femmes chamboulé

Compétition
LAS HEREDERAS
de Marcelo Martinessi
avec Ana Brun, Margarita Irún, Ana Ivanova, Nilda Gonzalez, María Martins, Alicia Guerra, Yverá Zayas...

Ce film uruguayen laissera sans doutes quelques traces aux jurés de la Berlinale au moment de décider du palmarès. D'abord parce que l'approche de ce couple de femmes, contraintes de vendre leurs biens, alors qu'une d’elles risque d'être envoyée en prison, peut se lire à différents niveaux, d'une histoire de liberté retrouvée à une peinture des différences sociales qui minent le pays. Ensuite, parce que l'actrice qui joue celle restant à la maison (Ana Brun) mérite certainement quelques éloges, incarnant après une apathie inquiète, la renaissance de désirs et sensations depuis longtemps enfouis.

Depuis les premières scènes, filmées dans un encart de portes, où celle-ci observe sa compagne en train de négocier les prix du mobilier, jusqu'à son envie soudaine de se faire belle, c'est tout un parcours intérieur qui se dessine sous nos yeux, tel un apprentissage tardif d'une certaine indépendance. Drame feutré convoquant une émotion ténue, "Las herederas" réussit, en transparence, une cruelle peinture d'une société où les plus riches semblent n'avoir que peu de contact avec la réalité.

Voir la bande annonce de « Las Herederas » :