Festival de Berlin 2018 : "Black 47" western irlandais au personnage trop monolithique

Hors compétition
BLACK 47
de Lance Daly
avec Hugo Weaving, James Frecheville, Stephen Rea, Freddie Fox, Barry Keoghan, Moe Dunford, Sarah Greene, Jim Broadbent...

D'emblée "Block 47" affiche la couleur, avec une ambiance lumineuse légèrement surexposée, donnant à voir la campagne exsangue du Connemara. Maisons éventrées, froid ambiant, habitants en guenilles et squelettiques enterrant leurs morts, la peinture de la grande famine de 1847 est saisissante. C'est dans ce contexte que Martin Feeney, parti jouer les soldats pour l'armée britannique, revient au pays, découvrant la mort de sa mère, la pendaison de son frère, et le nouvel impôt qui fait que les propriétaires expulsent les pauvres gens de leurs terres, à tours de bras, sans aucune pitié.

Sorte d'épopée vengeresse tournée à la façon d'un western, "Black 47" aligne les gueules de cinéma et les personnages sans foi ni loi. Le film, aussi violent que son personnage est mutique, constitue une sorte de chasse aux responsables, le héros remontant la chaîne jusqu'au plus haut, et mettant en évidence la responsabilité des Anglais. Austère autant que sanglant, il séduit par son aspect âpre et a le mérite de remettre en avant le désormais trop rare Stephen Rea ("The crying game", "Ondine") dans un petit rôle de guide local qui lui va bien.

Voir un extrait de « Black 47 » :