Festival de Venise 2017 : "Mektoub, my love" exercice de style signé Kechiche autour des amours de jeunesse

Compétition
MEKTOUB, MY LOVE
de Abdellatif Kechiche
avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Alexia Chardard, Hafsia Herzi...

Abdellatif Kechice était forcément très attendu après sa Palme d'or pour "La vie d'Adèle", ceci d'autant plus qu'il livre ici le premier volet d'une adaptation très libre de "La Blessure, la vraie" de François Bégaudeau, finalement découpée en deux parties. Relatant le retour d'Amin, parti faire des études de médecine à Paris, dans sa famille à Sète le temps d'un été, le film nous plonge dans une communauté maghrébine bienveillante, entre amours de vacances et liaisons secrètes, qui évoquera forcément des souvenirs de jeunesse à de nombreux spectateurs.

Comme toujours, l'auteur n'a pas d'égal pour capter les élans et hésitations de la jeunesse, pour donner à voir des personnages profonds au parler vrai (on reconnaîtra notamment ici l'expression d'une jalousie qui refuse de dire son nom…). Pourtant il faut bien avouer que s'il réussit à provoquer l'inquiétude dans les deux premières heures, tout comme à évacuer tous les a priori, la conclusion qu'il propose, si elle relève d'un signifiant passage à l'âge adulte, d'une envie de simplicité, résonne cependant comme un prêche moral appuyé, notamment par l'interminable scène de danse en discothèque où Kechiche n'en finit plus de mettre en valeur les postérieurs de ses actrices.