Festival de Cannes 2017 : "Rodin" portrait en creux d'un créateur perfectionniste

Compétition
RODIN
de Jacques Doillon
avec Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele, Edward Akrout...

Jacques Doillon est entré en compétition avec un portrait du sculpteur Rodin, centré sur son processus créatif et la recherche d'une perfection qui ne viendra jamais. Exigeant avec ses modèles, l'homme a le sens des formes comme il a le goût des femmes, qui semblent se succéder sans qu'il ait le moindre état d'âme. Créant ainsi le tourment chez les deux qui reviendront épisodiquement dans sa vie (Rosa et Camille Claudel), c'est logiquement la rivalité de ces dernières qui occupe une place importante dans le récit.

À la manière d'œuvre inachevées du maître, Doillon multiplie les ellipses, fort à propos pour évoquer par exemple les enfants qu'il aura eu, jamais reconnus ou éludés de manière odieuse. Vincent Lindon est la montagne de sérieux que l'on attendait. Izïa Higelin incarne une Camille Claudel plus en retenue que celle d'Adjani dans le film de Bruno Nuyttens. Quand à Séverine Caneele, qu'on avait pas revue depuis L'humanité de Bruno Dumont, le rôle de Rosa lui va comme un gant.