Festival de Cannes 2017 : "Jupiter's moon", magnifique évocation du calvaire des migrants

Compétition
JUPITER'S MOON
La lune de Jupiter
de Kornél Mundruczó
avec Merab Ninidze, Gyorgy Cserhalmi, Mónika Balsai...

Le réalisateur hongrois Kornél Mundruczó, auteur des remarqués "Delta" et "White god" revient en compétition avec une parabole sur la liberté aussi belle que troublante, qui n'hésite pas à montrer le calvaire vécu par les migrants. Construit comme une traque, le film s'intéresse au destin d'un migrant à la recherche de son père, dont il a été séparé lors du passage de la frontière hongroise, et qui découvre par hasard qu'il a le don de léviter. Aidé par un médecin fraîchement renvoyé pour avoir refusé de couvrir les agissements d'un policier, celui-ci est pourchassé par la police, qui finit par le considérer comme dangereux.

Alternant passages tendus et moments de flottements hypnotiques, ce thriller mêlant aspirations religieuses et rationalisme, pose à la fois les questions de l'entraide et de la générosité, de la corruption et du respect de l'individu, tout en esquissant une réflexion sur le terrorisme et la culpabilité. Caméra à l'épaule, adoptant un principe immersif en suivant la fuite de ses personnes au plus près, Mundruczó propose aussi quelques scènes choc, propres à secouer les européens installés que nous sommes. Un film percutant, servi par une photographie magnifique.