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Festival de Cannes 2016 : "The last face" de Sean Penn, film indécent et pompeux au propos regrettable et à la mise en scène racoleuse
Compétition
THE LAST FACE
de Sean Penn
avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos, Jean Réno...
Le carton disposé au début du film annonce toute l'ampleur du désastre à venir, et surtout l'indécence même du projet. Une carte d'Afrique présente divers points de conflit et un texte proclame que la violence des combats au Liberia en 2003 n'a d'égal que la brutalité d'un « amour impossible, entre un homme... et une femme ». Que cette proclamation fasse d'emblée ricaner des journalistes dans la salle, n'est pas une surprise. Mais il faut bien avouer que les trois petits points, marquant un semi-suspense (s'agirait-il éventuellement d'un autre homme ? Ou de Dieu?) laisse pantois.
Se prenant pour un sous Terrence Malick, Sean Penn tente d'embrasser les choses de la vie et du couple, dans un mélange imbuvable d'allers-retours dans le temps, entre crise de couples et différentes étapes de la guerre. L'auteur du pourtant excellent « The pledge », présenté à Cannes en 2001, se contente de faire de belles images avec la guerre, superposant par exemple lavage de pieds et plan en survol d'un hélicoptère, ou alignant les effets de couleurs (traversée de la jungle en vert, attaque d'un camp en rouge...).
À aucun moment les vrais enjeux du conflit ne sont réellement abordés, la voix-off omniprésente de Charlize Theron se contentant d'un commentaire très factuel. Quant aux dialogues, ils sont simplement pathétiques, des tirades de Jean Réno, aux révélations d'Adèle Haenel. Un film racoleur, limite indécent sur le fond, qui désespère par le maniérisme de mise en scène et la vacuité de son propos.