Festival de Cannes 2016 : "Grave", film cannibale aussi cru que déroutant

Semaine de la critique
GRAVE
de Julia Ducournau
avec Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella...

Quoi de plus intrigant que le synopsis du film français en compétition à la Semaine de la critique ? Une jeune femme végétarienne découvre sa vraie nature lorsque à l'occasion du bizutage dans son école de vétérinaire, lorsqu'on l'oblige à manger de la viande (en l?occurrence du foie de lapin cru). Le bizutage n'est pas ici le sujet central du film, il est approché comme une donnée non questionnée (sauf ponctuellement par la médecin qui constate les étranges problèmes de peau de l?héroïne).

Mais son potentiel anxiogène n'est finalement que peu exploité, au profit d'un recentrage sur le danger que représente la jeune femme elle-même, pour son colocataire, ses camarades ou sa s?ur. Au final, « Grave » apparaît comme une ?uvre à part, entre histoire fantastique filmée avec une approche quasi naturaliste, portrait de famille torturé, et récit initiatique pour grands ados en mal de sensations.