Festival de Cannes 2016 : avec Ma Loute, Bruno Dumont enchante puis déroute

Compétition
MA LOUTE
de Bruno Dumont
avec Valeria Bruni Tedeschi, Fabrice Lucchini, Juliette Binoche...

Durant sa première demi-heure, « Ma Loute », nouveau film de Bruno Dumont (« Flandres », « L'humanité »), comédie loufoque et poétique, s'avère enchanteresse de drôlerie. Malheureusement, le soufflé retombe par la suite, rebondissant seulement avec l'arrivée du personnage de Juliette Binoche, puis avec les quelques éléments poétiques ou mystiques de la conclusion. Autour de la disparition de personnages dans les dunes des plages du nord, se cristallisent les rencontres entre deux famille, l'une bourgeoise, l'autre roturière, reliés par ces lieux magiques et lumineux.

Depuis « P'tit Quinquin » Brunot Dumont aborde désormais les différences sociales sous l'angle de la comédie, fustigeant ici avec bonheur les exaltations exagérées des bourgeois, comme les manières rustres des manants. Surprenant à chaque instant, le début du film fait dans le burlesque, présentant avec rythme les extravagances de chaque personnage, jusqu'au succulent enquêteur, sorte de bibendum vivant (dont on entend même les crissements...). Éclatante de drôlerie cette première partie débouche ensuite sur une enquête un peu poussive et longuette, qui atterrit malheureusement trop tard sur des révélations prouvant que la perversion existe en tous milieux.

Lire la critique de « Ma Loute » par Mathieu Payan

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