Festival de Venise 2014 : le très attendu The Cut de Fatih Akin est loin de l'épopée attendue sur le génocide arménien

Compétition
THE CUT
de Fatih Akin
avec Tahar Rahim, Akin Gazi, Simon Abkarian, George Georgiou...

L'auteur de "De l'autre côté", de "Head on" et de "Soul Kitchen" revenait donc cette année à Venise en Compétition avec un film très attendu, ayant pour sujet central la destinée d'un jeune Arménien, isolé de sa famille par l'armée turque et cherchant par la suite à retrouver celle-ci. L'intention était noble (d'autant que le réalisateur est lui-même Allemand d'origine Turque), désireuse de montrer la souffrance et la désolation, la séparation des familles, les exécutions arbitraires, l'extermination des hommes adultes et la famine organisée pour les autres.

Mais le résultat est malheureusement très en deçà des espérances, alignant dialogues souvent sim-plistes et expéditifs, tout en offrant cependant une qualité de plans indéniable, et quelques scènes émouvantes. Le choix d'un tournage en langue anglaise est certainement le premier défaut qui saute aux yeux, la multiplicité des langues ayant paradoxalement été nécessaire. Mais ce sont surtout des scènes maladroites (les suppliques de la belle sœur, le dialogue appuyé sur la religion...) qui font qu'on a l'impression que l'auteur, même s'il dénonce clairement le carnage, ménage la chèvre et le choux côté croyances.

Reste que Tahar Rahim ("Un prophète") est simplement formidable, dans le rôle d'un homme qui re-fuse obstinément de prendre part au conflit, même s'il ne peut pardonner, préférant poursuivre son chemin personnel, et notamment cette incroyable quête pour retrouver ses deux filles. Au final, "The Cut" restera sans doute la plus grosse déception de ce cru 2014.