Festival de Venise 2013 : Wajda signe un biopic de Lech Walesa illustratif qui a le mérite de remettre les pendules à l'heure

Hors compétition
WALESA, MAN OF HOPE
d'Andrzej Wajda
avec Robert Wieckiewicz, Agnieszka Grochowska, Iwona Bielska...

Débutant son film sur les émeutes des chantiers navals de Gdanzk où Walesa travailla près de 10 ans, Andrzej Wajda ouvre la partie historique de son biopic consacré au célèbre leader syndicaliste, par la révélation d'une de ses facettes les plus sombres, évoquant son rôle plutôt en faveur d'une accalmie et la possible collaboration avec les autorité qui s'en suivit. "Walesa, homme d'espoir" nous conte donc, de manière assez illustrative, les différentes étapes qui amèneront cet ouvrier "qui ne [se] sent inférieur personne", à devenir un homme publique, depuis la grève des armateurs, les grèves de solidarités, jusqu'à son prix Nobel de la paix en 1983.

Wajda prend comme principe de construction, des flash-back, articulés autour d'une interview menée par une journaliste italienne, comme pour mieux montrer la force tranquille de l'homme, mais aussi son propre recul sur sa manière d'agir ou d'être. Robert Wieckiewicz, acteur véritablement investi dans ce rôle, montre une ressemblance physique frappante, et adopte des mimiques criantes de vérités (la manière de se frotter la moustache, la façon de fumer...). Incrustant à plusieurs reprises en bande sonore diverses chansons, principalement rock, qui accompagnent par leur paroles, l'état de la nation ou la situation, l'auteur réussit à dynamiser un peu ce récit plutôt clinique, où la place de la femme de Walesa est malheureusement abordée de manière trop ponctuelle et presque anecdotique.