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Festival de Venise 2013 : Philippe Garrel survole l'essence de la Jalousie tout en offrant un joli rôle à Anna Mouglalis

6 septembre 2013

Compétition
LA JALOUSIE
de Philippe Garrel
avec Louis Garrel, Anna Mouglalis, Rebecca Convenant...

Une femme pleure. Dans la chambre à côté, sa fille dort. Réveillée par la voix du père, cette dernière entend sa mère le supplier de ne pas partir. Dans un noir et blanc toujours impeccable, Philippe Garrel creuse son sillon, disséquant non pas les déchirements d'un couple (il évite assez globalement la présence de la femme quittée), mais la difficulté d'un nouveau couple à faire front dans la promiscuité et l'inégalité de situation professionnelle.

Exploitant à minima différentes facettes de la jalousie, il confronte ses personnages à des paroles ou des situations qui provoquent le doute, avant que celui-ci ne devienne irrationnel. Parler des collègues femmes (dont une actrice sur une pièce), laver les pieds d'un homme qui n'est pas un parent, aborder maladroitement le sujet d'une possible infidélité, autant de motifs pour provoquer ce sentiment amer. Evoquant un moment de la vie de son propre père, Philippe Garrel attribue le rôle à son fils Louis, ce dernier faisant son numéro habituel sans qu'on sache s'il "est" ou s'il "joue", mais dégageant tout de même un cynisme et un charisme impressionnants. Quant à Anna Mouglalis, elle trouve ici l'un de ses plus beaux rôles : à la fois fragile et perdu, exigeant et exaspéré, dynamique et abattu, son personnage trace son petit bonhomme de chemin, sans au final réellement se soucier des souffrances de l'autre.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur