Festival de Cannes 2013 : All is lost, un film radical et bouleversant, avec Robert Redford en naufragé combatif

Hors competition
ALL IS LOST
de J.C. Chandor
avec Robert Redford

Un navigateur en solitaire est réveillé un matin par une voie d'eau. Un container, vraisemblablement tombé d'un cargo, a heurté et percé sa coque. Patiemment, l'homme d'un certain âge, va réparer la fuite, à l'aide de toile et de colle, faire sécher ce qu'il peut, et pomper l'eau manuellement, jusqu'à l'épuisement.

N'espérez pas une fin heureuse, le titre affirme déjà que "tout est perdu". Et pourtant c'est bien au courage jusqu'au-boutiste de l'être humain que rend hommage cette histoire de naufrage. Loin des aller-retour avec sa famille qui ferait des recherches, sans aucun flash-back pour expliquer qui il est, le film s'éloigne de fictions telles "En pleine tempête" de Wolfgang Peterson, pour se rapprocher du documentaire.

Un choix radical payant, pour ce second long métrage du réalisateur de "Margin Call", minimisant les effets pour mieux décrire l’insignifiance de l'homme face aux éléments et à l’océan. Porté par un seul et unique acteur présent à l'écran pendant toute sa durée, le film doit beaucoup à un Robert Redford fébrile et résistant, à la fois méticuleux et enclin à un légitime épuisement. En quelques allégories, d'un fil rouge ténu qui le relie à la vie, jusau’à des plans sous-marins qui font ressembler son radeau gonflable à une méduse portée par le courant, "All is lost" vous bouleverse, l'air de rien.