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Festival de Cannes 2012 : Quinzaine des réalisateurs – Camille redouble confirme la palette étendue d'une Noémie Lvovsky inspirée
Quinzaine des réalisateurs
CAMILLE REDOUBLE
de Noémie Lvovsky
avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Yolande Moreau...
En adaptant « Peggy Sue s'est mariée » de Francis Ford Coppola à la sauce française, Noémie Lvovsky (« Les sentiments ») s'offre un rôle en or. Quadragénaire qui n'arrive pas à supporter l'idée de se séparer de celui avec qui elle a fait sa vie depuis l'âge de 16 ans, Camille fait un malaise lors d'une fête du nouvel an et se réveille chez ses parents, de nouveau adolescente, et prête à refaire tout un parcours, avec la possibilité de modifier, ou non, ses choix.
Révélant des comportements adolescents fort justes, la situation permet d'aligner les réactions irrationnelles de la part d'un personnage qui a bien du mal à grandir. À la vue de celui qu'elle devait aimer, elle préfère fuir, refoulant cependant un amour irrépressible; avec ses parents, elle redécouvre une tendresse qu'elle n'avait pu exprimer avant le décès de sa mère; face à des professeurs tyranniques (dont Mathieu Amalric, excellent de ringardise mêlée d'arrogance) elle ose enfin se rebeller. Mais à 41 ans, elle finit cependant par se fondre aisément dans ce paysage, fait de filles qui mettent des notes sur le physique des garçons et qui s'entrainent à dire des insultes élaborées.
Conte doux-amer, « Camille redouble » affiche une fière tendresse pour ses personnages, jusqu'à l'horloger-bijoutier Jean Pierre Léaud, mystérieux maître du temps qui prône la distinction entre ce qu'on peut changer ou non, chacun devant avoir la force de modifier ce qui peut l'être et d'accepter ce qui ne peut pas. Un film mâture sans en avoir l'air, qui assimile le passage à l'âge adulte à l'acquisition d'une certaine sérénité.