Festival de Cannes 2012 : Semaine de la critique – Hors les murs ou la belle histoire d'un amour devenu impossible

Semaine de la critique
HORS LES MURS
de David Lambert
avec Matila Malliarakis, Guillaume Gouix, David Salles...

S'ouvrant en apparence avec une rencontre comme les autres, fruit du hasard, lorsqu'un barman remarque un client qui lui sourit, puis le ramène chez lui, bourré, « Hors les murs », premier long métrage du belge David Lambert emprunte finalement des chemins inattendus. Cette histoire d'amour entre hommes séduit dès les premiers moments de partage de ce couple improbable, dont la complicité transparaît immédiatement à l'écran.

D'un côté il y a un garçon un peu « entre deux », comme beaucoup, qui a une copine qu'il fait irrémédiablement souffrir (les quelques scènes de tentative de communication entre eux la montrent désemparée et littéralement torturée). De l'autre, il y a un homme plus mûr, qui semble gérer sa vie avec stabilité, mais ne souhaite pas spécialement afficher sa particularité. Leur rencontre sonne juste, entre écart de mentalités évident et liberté de mouvement soudain acquise (voir la scène de la recherche de préservatifs dans le supermarché, où le plus âgé lance carrément une annonce au micro...).

Ce qui s'annonçait comme une petite bluette sans grande originalité vire tout à coup au drame passionnel convaincant, lorsque le personnage de Guillaume Gouix (bouleversant d’aplomb « ramolli » par la seule présence de son jeune amant) disparaît pendant quelques jours. Pour des raisons évidentes, nous tairons tout détail sur la suite du récit, peinture sensible d'un amour impossible dont les soubresauts résonnent encore longtemps après la projection.