FESTIVAL DE DEAUVILLE ASIA 2012 : compétition – Une autre façon de parler de misère sociale avec « Beautiful Miss Jin » de Jang Hee-Chul

Si la compétition accueille traditionnellement son lot de films ancrés dans les réalités de notre temps, en témoigne la sélection de l’année dernière, il faut croire que film social ne rime pas forcément avec film misérabiliste. « Beautiful Miss Jin », qui raconte le quotidien d’une femme SDF squattant une gare de Corée du Sud, fait partie de ces films posant un regard à la fois drôle et tendre sur la misère sociale et affective qui gangrène les grandes villes. La Miss Jin en question, femme haut en couleur d’une cinquantaine d’année, prend sa gare d’accueil pour sa maison, et se promène entre les toilettes publiques et la salle d’attente en pyjama à cœurs et pantoufles blanches. Une petite fille peu bavarde mais à l’appétit d’ogre la suit jour et nuit, devenant par la force des choses sa fille adoptive. Un autre SDF, alcoolique sur les bords, et le gardien du passage à niveau d’à côté rejoignent le duo pour former une petite communauté où, mine de rien, chacun dépasse sa détresse personnelle et réapprend à vivre au contact des autres. Le tout est léger et drôle, laissant poindre par touches une émotion certes prévisible mais jamais écrasante. Un premier film réussi qui a toutes ses chances de figurer au palmarès.