Festival de Berlin 2012: Compétition - Frédéric Videau offre un rôle tout en intériorité à Agathe Bonitzer dans “À moi seule”

Compétition
À MOI SEULE
de Frédéric Videau
avec Agathe Bonitzer, Reda Kateb, Hélène Fillières, Noémie Lvovsky…

Frédéric Videau, qui n’avait jusque là réalisé qu’un documentaire, « Le fils de Jean Claude Videau », et un film de fiction, « Variété française », se retrouve propulsé avec son troisième long métrage, « À moi seule » sur le devant de la scène, en briguant l’Ours d’or à Berlin. Il faut dire que le sujet était casse gueule, même s’il semble presque à la mode après le « Michael » présenté à Cannes l’an dernier et récemment sorti en salles.

Ouvrier dans une scierie, Vincent tabasse, un samedi en fin de service, l’un de ses collègues. De retour chez lui, il ouvre une trappe dans le plancher et laisse sortir Gaëlle, une jeune femme qu’il séquestrait depuis huit ans… Sans verser dans un quelconque voyeurisme, le scénario de Frédéric Videau nous donne à voir par flashes-back interposés, le pénible quotidien de Gaëlle.

Cette relation intime avec son ravisseur, qu’elle ne saurait décrire à quiconque, pas même à des parents incapables de reformer une famille ou à une psychologue bienveillante, cette relation de compassion-répulsion restera à elle seule. D’autant plus qu’a sa sortie d’un cachot plutôt douillet, le personnage, interprété par une Agathe Bonitzer tout en intériorité, empreinte d’un faux calme apparent, se retrouve dans une nouvelle prison, concoctée par tous ceux qui lui veulent du bien : médecins, parents, journalistes… Jouant de l’émotion comme de l’inquiétude inhérente à la situation, Frédéric Videau compose un film âpre, aux personnages d’une réelle profondeur psychologique.