Festival Que du feu 2024 encart

NEWS

Festival

Festival Lumière 2011: Jour 1

5 octobre 2011

Mardi 04 octobre 2011

DANTON – 1982 d’Andrzej Wajda

Film commandé par François Mitterand en 1982, "Danton" est une reconstitution assez fidèle (malgré quelques anachronismes mineurs) de l’époque ainsi qu’une fresque historique tournant principalement autour du duo Danton et Robespierre. On comprend facilement l’agacement de Jacques Lang à l’époque (sorti en milieu de projection) tant le parti pris pour une chance « anti-gauche » est évident, du au parallèle que Wajda a tracé avec les évènements polonais de l’époque (la montée de Wallesa). D’un point de vue cinématographique pur, le film vaut essentiellement pour la prestation excellente de Depardieu (une évidence, en même temps), impressionnant dans le rôle titre, alors que la réalisation de Wajda évoque une sorte de reconstitution théâtrale, qui réussit à rendre humains deux légendes de la révolution française. À voir par tous les passionnés d’Histoire.

LES FORÇATS DE LA GLOIRE – 1945 (G.I. JOE) de Willam Wellman

Voici un film de guerre fort intéressant. William Wellman, à l’honneur lors de cette 3ème édition du festival, fut pendant très longtemps ami avec un très grand correspondant de guerre, Ernie Pyle, décédé alors qu’il suivait les soldats américains lors de la bataille d’Iwo Jima. C’est à travers la campagne d’Italie et la marche vers Rome que Wellman va retracer le parcours de son ami disparu. Offrant un rôle de militaire impressionnant à Robert Mitchum, qui avouera que c’est grâce à Wellman qu’il devint l’acteur qu’il était, le film est un cas d’école dans la construction de personnages. Longtemps introuvable, c’est grâce à Wild Side que nous pouvons désormais apprécier cette petite pépite.

PARK ROW – 1952 de Samuel Fuller

Réalisateur phare du cinéma américain, Fuller n’aura pas tourné que des westerns de série B, des polars poisseux et des films de guerre antimilitaristes. La preuve avec ce méconnu "Park Row", chronique d’une rivalité entre journaux à la fin du XXe siècle. Tourné en 17 jours sur trois décors (un bar, une presse à journaux et un minuscule bout de ruelle), ce drame à la fois pittoresque et tragique bénéficie du talent inné de Fuller pour dresser des portraits attachants et pallier à un manque de moyen évident avec énergie. Sans doute l’un des films les plus personnels de son auteur, qui fut également journaliste, ce plaidoyer pour la liberté de la presse reste aujourd’hui bien trop méconnu. Il s'agit là d'une des inspirations de Scorsese pour son "Gangs of New York", heureusement enfin visible en copie restaurée. Une vraie découverte.

LE TROU – 1960 de Jacques Becker

Dernier film tourné par Becker (le réalisateur est décédé quelques semaines avant la sortie), "Le Trou" aura à la fois couté la vie à son réalisateur, par ses conditions de tournage un peu extrêmes pour son âge avancé, et lui aura également permis de tourner avec la liberté la plus totale (le film est autofinancé). Impressionnant film d’évasion, "Le Trou" est l’histoire de 5 détenus cherchant à s’évader de leur cellule. Pitch ultra simple pour film vraiment efficace. Encensé par la critique à l’époque (Truffaut et Melville ne juraient que par ce film) pour un échec cuisant en salle (probablement du à sa durée de 2h20), le film fut coupé après la mort de Becker. C’est la version intégrale que nous pouvons revoir grâce au festival.

COMBAT SANS CODE D’HONNEUR – 1973 (Jingi naki tatakai) de Kinji Fukasaku

Quoi de mieux, pour ouvrir le bal de la sélection « Yakuza ! », que de projeter sur grand écran l’un des fleurons du genre. Cinéaste phare du cinéma japonais des années 70, Kinji Fukasaku y inscrit toute sa rage et sa colère, transformant un simple projet de film de genre en portrait nihiliste d’une nation en proie au capitalisme le plus sauvage, montrant sa face hideuse dans les ruines de l’après-guerre. Faisant fi de toutes considérations purement cinématographiques, le réalisateur du futur "Battle Royale" carbure ici à l’énergie pure, faite de montage syncopé, de dé-cadrages furieux et de règlements de comptes sanglants, entre la rigueur documentaire du néo-réalisme et la brutalité frontale des films de gangsters. Et sur grand écran, « ça envoie du lourd », c'est carrément la claque !

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur