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Festival de San Sebastian 2011 : Impression – Rachel Weisz choisir l'amour dans The deep blue sea de Terence Davies

20 septembre 2011

Voilà un certain temps que l'auteur anglais Terence Davies de « La bible de Néon » (1995) et « The long day closes » n'avait pas donné de ses nouvelles avec un long métrage de fiction. Depuis dix ans en fait, avec « The house of mirth », traduit en français par « Chez les heureux du monde », avec Gillian Anderson. Entre temps, cet habitué des films aux ambiances étouffantes, nous avait livré un décevant documentaire « Of time and the city ». Le voici de retour avec un film en costumes, adaptation de Terence Rattigan, relatant dans le Londres de l'après guerre, en un flash-back qui pourrait n'être qu'un long rêve, l'histoire d'adultère d'une femme ayant choisi l'amour plutôt que l'aisance.

Fascinée par cet ancien combattant, jeune et séduisant, elle ira jusqu'à fuir un mari, bravant les interdits de l'époque, et vivre avec lui dans une pension, sous son nom de famille, alors qu'elle n'a pu obtenir le divorce. Le début du film est brillant, avec une scène de suicide au gaz, qui pose en parallèle la fiévreuse consommation de l'adultère, caméra tourbillonnante à la verticale de la couche, lieu du délit, le plan se terminant sur les draps souillés et revenant sur la couverture sur laquelle s'allonge l'héroïne pour s'endormir définitivement. Le traitement sombre de la photo, les décors et costumes tout aussi lugubres (robe rouge foncé, tapisseries marron...), s'ils siéent à la tristesse de cette femme que rien ne satisfait, rend cependant pénible la vision du film. Reste la prestation de Rachel Weisz, dont la mélancolie surgit derrière une bienséance de façade.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur