Festival de San Sebastian 2011 : Impression – L'efficace requiem No habra paz para los malvados

Un homme, passablement éméché, se fait éjecter d'un bar sur le point de fermer. Non découragé, il se dirige alors vers une boîte de striptease, où, devant le même refus de le servir, il sort sa plaque de policier. Pris avec une certaine complicité condescendante par un patron mielleux, il dégaine subitement son arme, et descend les 3 personnes présentes. Dans un accès soudain de lucidité, il visite les lieux et tombe sur celui qu'on pense être le surveillant des lieux. Après une sobre altercation, ce dernier réussit à s'échapper en moto.

L'ouverture de « No habra paz para los malvados », thriller espagnol qui sort en salle quasi simultanément dans la péninsule ibérique, donne le ton de cette odyssée vers le fond, le réalisateur suivant pas à pas son fantasmatique héros à la poursuite de celui qui pourrait lui valoir sa perte. Doté d'une tension certaine, le film adopte une trame certes linéaire, mais multiple, puisque notre sombre personnage est lui aussi traqué, par une juge peu conciliante et son équipe, dont fait partie l'un des ses anciens collègues. Non dénuée d'humour, cette spirale infernale, l'homme mettant progressivement le feu à tout un milieu, dispose aussi de quelques personnages secondaires croustillants, histoire d'adoucir un peu l'ambiance pesante, tel l'indic marocain improbable, sorte de playboy qui mange à tous les râteliers. Un maître mot : efficacité.