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Cannes 2011 : Impression 15 – Jean Dujardin confronté au passage du muet au parlant dans « The artist »
Tourner un film muet en 2011, nécessite le fait d'avoir une certaine audace. Le film fonctionne à 100%, prouvant que la mise en scène, le jeu d'acteur et la grammaire cinématographique sont toujours les meilleurs moyens de transmettre une histoire, des émotions et que tout n'est pas uniquement axé sur les dialogues ou les effets spéciaux. Réalisation sobre et intelligente de Michel Hazanavicius, qui tourne son film comme il l'aurait été à la fin des années 20, en évitant toute tentative de moderniser son style comme cela aurait été le piège.
Référence dans la forme donc au cinéma Hollywoodien des années 20/30, mais également à l'expressionnisme allemand, « The Artist » n'est pas non plus dénué d'une certaine audace propre à Hazanavicius, comme peut le montrer la scène annonçant le passage du muet au parlant. De quoi parle « The Artist » ? C'est l'histoire de George Valentin, une vedette du cinéma muet, se retrouvant complètement largué dès le passage au parlant, alors que Peppy Miller, une jeune figurante voit sa carrière décoller au même moment.
Jean Dujardin, qui possède vraiment la gueule de l'emploi, est dans son élément, et s'amuse à devoir essentiellement jouer avec son visage. Mais c'est la magnifique Bérénice Bejo qui est la plus bluffant : on dirait véritablement qu'Hazanavicius a voyagé dans le temps pour revenir avec une starlette de l'époque. À la vision de « The Artist », on pense bien évidement à « Chantons sous la pluie », les deux films traitant du même sujet. Là où les deux films diffèrent, c'est que le chef-d’œuvre de Stanley Donen racontait le passage du muet au parlant dans un film parlant, alors que « The Artist » le fait dans un film muet. Une sorte de miroir cinématographique en quelque sorte, reflétant la gloire, la grandeur et la nostalgique d'une époque révolue.