Cannes 2011: Impression 17 - “Pater” ou la gouvernance d’Alain Cavalier et Vincent Lindon

PATER
d’Alain Cavalier
(Compétition)

Prix du Jury 1986 avec “Thérese”, Alain Cavalier est de nouveau en compétition à Cannes cette année avec “Pater”. Comme toujours, le style est singulier et déroute les non initiés. Généralement, cela ne dure guère, car le cinéaste vous interpelle sans même que vous vous en rendiez compte.

C’est une nouvelle fois le cas ici, où Cavalier lui même, s’amuse avec Vincent Lindon à jouer au président et au premier ministre. Documentaire improvisé ou dialogues réfléchis, le doute persiste sans que cela ait grande incidence sur le propos. Au travers de discussions, chacun y va de son coup de gueule et de sa vision des choses.

Cependant, l’échange ne se contente pas de pester sur les défaillance du système, car ce gouvernement fictif a un programme. Une ligne de conduite très sociale, fortement ancrée à gauche, sans pour autant répondre à quelque étiquette que ce soit. Les deux protagonistes abordent leurs rôles avec sérieux et conviction, tout en ironisant de temps à autres afin de donner au film un ton caustique, écartant ainsi tout militantisme primaire de la part de l’auteur. Un film surprenant, abordant un sujet inattendu, avec un ton définitivement cavalier !