Festival de Berlin 2011: Impressions 17 - Forum - Journal intime adolescent avec Submarine

Oliver Tate est un adolescent un peu terne. Il rêve que tout le monde l'apprécie, fantasme sur l'hommage que lui rendraient ses camarades lors de sa mort. Mais dans la réalité, Oliver est plutôt solitaire, mais va enfin se trouver une copine: Jordana. Monté à la manière d'un journal intime, fait de collages, rythmé comme le cerveau d'un ado en plein questionnement, pouvant passer du coq à l'âne, et trouver des liens de causes à effet, là où il n'y en a pas forcément, "Submarine" est un acide portrait d'ado, en pleine affirmation.

Découpé en trois chapitres, l'un consacré à la petite amie (Jordana), le second au voisin allumé qui pourrait bien être l'amant de sa mère (Graham), et le dernier au "show down" de Olivier, le film s'attache aussi à montrer la maladresse de parents, au final très attachants. Coincés dans image de couple calme mais qui n'a pas de sexualité (c'est au moins la vision d'Oliver), ils ne savent pas vraiment communiquer avec leur fils, sans en devenir ridicules. Le père, par exemple, soucieux du bon déroulement de la première amoureuse d'Oliver, lui concoctera une cassette de chansons : une face pour l'amour, une face pour la rupture.

Depuis le point de vue de l'ado, le rapport s'inverse progressivement, Oliver en devenant presque paternaliste. Jouissif, "Submarine" est à l'image de son héros: délicieusement immature et gentiment torturé.