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Cinéma
Berlin 2008 - Jour 8 – Triste journée même avec Amos Kollek
Jeudi 14 février 2008
Feuerhertz
(Heart of fire)
(9h00)
Compétition
Niveau 0
Au début des années 80, la colonie italienne Eritrée est toujours en guerre avec son voisin l'Ethiopie, deux factions armée se disputant le pouvoir. Dans ce contexte, une petite fille est ramenée par sa soeur auprès de leur père qui les livre au groupe armé le plus ancien. Sans aucune passion, on suit le destin de Amet, gamine la plus jeune, à la manière d'un documentariste qui ne serait pas trop quoi filmer, ponctuant son récit des quelques rebellions, moments dans lesquels elle tend l'autre joue. Prétentieux, visiblement peu documenté et peu profond sur le plan humain, jamais on ne s'attache à cette enfant ni à aucun des protagonistes. Restent quelques beau plans du désert vers la fin. Mais cela ne fait pas un film, d'autant que la polémique fait ici rage quant à la véracité du livre autobiographique dont est tiré le film. En tant que français, on s'amuse de voir des manifestants dès 8h00 du matin, brandir des cartons où est écrit « on ne peut réécrire l'histoire » et surtout on s'interroge sur le parallèle évident avec la blessure fictive d'un père, qui prétend l'avoir reçue à la guerre alors qu'il s'agissait d'une bagarre de comptoir. Troublant.
Restless
(12h30)
Compétition
Niveau 0
Un homme d'origine israélienne vit de petits boulots à New York. Il apprend la mort de sa femme, par le biais de son fils, qu'il a abandonné il y a des années. Amos Kollek, auteur inégal de drames profonds comme « Sue perdue dans Manhattan » ou de comédies sociales comme « Fast food fast women » revient avec un film entre deux eaux, à l'image de son personnage principal, partagé entre le mépris d'une politique militariste et l'amour de ses semblables. Dressant le portrait d'un homme autant individualiste qu'agressif, il échoue à émouvoir ou attendrir, faute à un étalage de poésie sensée évoluer du pathétique à l'incisif, sans que le spectateur, lui, soit emporter comme l'audience intimiste ici décrite. On reste sérieusement sur sa faim, d'autant que la confrontation avec le fils, enfin décidé à sortir de son engagement militaire n'apporte rien à l'affaire, si ce n'est un énième signe de bonne volonté et de rapprochement entre pros et antis conflit armé.
Hey Hey, it's Ether Blueburger
(15h30)
Generation Kplus
Niveau +1
Après quelques scènes qui plaçaient le film dans un certain esprit de rebellion, comme c'était le cas dans « Pretty persuasion », on s'aperçoit vite que l'australien « Hey Hey, it's Esther Blueburger » vise un public de très jeunes adolescents. Car des réflexions acides sur les « freaks » des écoles et les élans de rebellions face au groupe majoritaire, fait de jolies filles sans cervelle ou considération pour ceux qui sont « à part », on retombe vite sur une banale histoire d'affirmation de soi, d'apprentissage du respect de l'autre, et de droiture du comportement. Avec un message sur la fierté des origines (juives dans ce cas là) et la participation de deux vedettes australiennes de poids (Toni Colette et Keisha Castle-Hughes, jeune héroïne de « Paï – Whale rider »), on pouvait espérer un peu plus d'originalité.
Drifting flowers
(17h45)
Panorama
Niveau 0
La réalisatrice primée l'an dernier aux Teddy Awards (prix des meilleurs films queer – ou gay) revient cette année avec une histoire en trois chapitres, pour trois personnages féminins: une petite fille coincée entre sa soeur aveugle et sa nouvelle petite amie, un homme âgé qui retrouve celle qu'il avait épousé pour qu'elle sauve la face et soi heureuse avec son amie, et enfin celle d'une fille qui passe pour un garçon et qui ne pourra pas reprendre le théâtre de famille. Trois histoires avec bien peu de liens entre elles, si ce n'est la difficulté de l'acceptation de l'homosexualité dans une société qui n'envisage même pas cela possible. Et que dire des passages en train et de l'image du tunnel qui font transition entre les parties: un signe du chemin à parcours ou de la nécessité de s'en aller?