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Critique Série : THE OFFICE (US)

Série adaptée par Greg Daniels, d'après la série britannique du même nom créée par Ricky Gervais et Stephen Merchant
Avec Steve Carell, Rainn Wilson, John Krasinski, Jenna Fischer, B. J. Novak, Ed Helms...

Première diffusion en France : 2007 sur Canal+
Format : 22 à 42 minutes par épisode (nombre d'épisodes variable selon les saisons)
Site officiel : NBC

Synopsis

Dunder Mifflin est une compagnie spécialisée dans la vente de papier à Scranton, Pennsylvanie. A sa tête, Michael Scott pense être le boss le plus cool du monde, mais c'est sans se rendre compte qu'il est la risée de tous ses employés...

Critique : La série déjà culte portée par Steve Carell au sommet

"The Office" est l'adaptation de la série anglaise du même nom crée par Ricky Gervais et Stephen Merchant. Si le premier épisode est une copie conforme du premier épisode britannique, la série devient par la suite pleinement « originale » tout en suivant certaines lignes directrices de son modèle. S'il n'est pas rare que les américains adaptent à leur sauce les perles rares venues d'Angleterre, il faut noter que "The Office" a inspiré beaucoup d'autres pays comme la France ("Le Bureau"), le Canada ("La Job"), l'Allemagne ("Stromberg"), Israël, le Chili, le Brésil... Mais seule la version américaine, du haut de ses sept saisons, a su se démarquer et faire oublier rapidement son statut d'adaptation.

L'originalité de la série provient de son aspect « faux-documentaire ». Dans le premier épisode, Michael « Steve Carell » Scott présente le bureau à la caméra et à l'équipe du reportage qui restera muette et invisible pendant toute la série. Chaque épisode est ponctué de courtes interviews des divers protagonistes et au cours de l'action les regards caméras sont nombreux. Si ce procédé fait preuve d'un véritable potentiel comique, il a aussi le mérite de créer une complicité immédiate avec le spectateur.

L'autre point fort de "The Office" est incontestablement son casting, mené tambour battant par Steve Carell. Le comédien est ici au sommet de son art en incarnant un personnage pourtant exaspérant au possible. Michael Scott est sûrement le personnage le plus imbu de lui-même de toute l'histoire de l'humanité. Il croit son humour irrésistible alors que celui-ci est souvent maladroit et la plupart du temps ineffectif. En effet, Michael Scott est un paradoxe incarné: il croit être le boss idéal alors qu'il est dans ses propos macho, raciste, homophobe, sans même s'en rendre compte. Mais c'est précisément la réaction de son entourage, c'est à dire une profonde perplexité, qui donne à la série un second degré irrésistible. Ainsi, Michael peut se permettre les pires énormités, puisque personne n'adhère à son humour (un peu comme le personnage d'OSS 117 incarné par Jean Dujardin au cinéma).

Si on peut qualifier la prestation de Steve Carell d'exceptionnelle, elle n'éclipse pas pour autant le reste du casting. Le personnage de Dwight Schrute (Rainn Wilson), un employé tout aussi énervant que Michael mais lui par son arrogance, est l'un des plus réussis et parvient dans beaucoup d'épisodes à voler la vedette à Steve Carell. Jim Halpert (John Krasinski), un autre employé agacé au plus haut point par Dwight, assure aussi le show puisque sa principale occupation est de trouver tous les moyens possibles pour ridiculiser son collègue: des trouvailles d'humour collectors appelées « Jim's pranks on Dwight » outre-Atlantique et qui sont l'un des ressorts comiques les plus efficaces de la série. Jim est par ailleurs secrètement amoureux de Pam, la réceptionniste (craquante Jenna Fischer). Cette histoire d'amour qui ne manquera pas d'évoluer au fil des saisons apportera un romantisme bien dosé permettant à la série de trouver des moments de répits entre les scènes purement humoristiques. Le reste du casting, c'est à dire des membres du bureau, est, il faut l'avouer, assez stéréotypé: on retrouve le latino, l'indienne, le bedonnant, l'homo, le black, le vieillard, l'ultra-catho, l'alcoolique etc... Ce panel fort diversifié offre par conséquent une quantité infinie de combinaisons scénaristiques, mais sans jamais tomber dans la caricature. Cela aurait pu dangereusement desservir la série mais, au contraire, elle n'en devient que meilleure.

Avec sept saisons au compteur, "The Office" a su conserver depuis 2005, son année d'origine, toute son énergie et sa créativité, faisant apparaître progressivement de nouveaux personnages, le plus marquant étant le génial Ed Helms (plus connu dans le rôle de Stu dans "Very Bad Trip") dans le rôle du déjanté Andy Bernard à partir de la saison 3. Mais, en 2011, coup de tonnerre: Steve Carell annonce qu'il compte quitter la série à l'issue de la septième saison. Dunder Mifflin se retrouvant sans patron, le dernier épisode est donc consacré à une multitude d'entretiens d'embauche... On ne vous en dira pas plus, toujours est-il que l'on peut ressentir dans les derniers épisodes sans Steve Carell un véritable essoufflement, comme si la série avait perdu sa pierre angulaire. Mais pas d'inquiétude, la série est bien renouvelée pour une huitième saison. Une question brûle donc toutes les lèvres: "The Office" survivra-t-elle sans Steve Carell ? Réponse en 2012...

Rémi Geoffroy Envoyer un message au rédacteur