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Critique Série : SKINS - SAISONS 1 ET 2
Série créée par Jamie Brittain et Bryan Elsley
Avec Nicholas Hoult, Joseph Dempsey, Hannah Murray, Mike Bailey, April Pearson, Larissa Wilson, Mitch Hewer, Dev Patel…
Première diffusion en France : 2007 (saison 1) et 2009 (saison 2) sur Canal+
Format : 44 à 50 minutes par épisode (9 épisodes pour la saison 1 ; 10 épisodes pour la saison 2)
Site officiel : E4
TEAM I
Le premier casting, présent dans les saisons une et deux, se compose de 9 personnages principaux. 5 garçons et 4 filles. Ils sont tous dans la même classe, excepté pour l'une des filles qui est la petite soeur de l'un des ados du groupe. Chaque saison reprend la même organisation : un épisode éponyme pour chaque personnage et un épisode en début ou fin de saison commun à tous. Le spectateur suit donc tour à tour ces ados rebelles à un moment de leur vie, dans des portraits naturalistes, qui dépeignent une réalité crue et intime, cash. On y découvre le quotidien de Tony, le leader de la bande au destin brisé, Michelle sa girlfriend aux seins dépareillés, Sid qui rêve de remplacer Tony pour voir ces seins si particuliers, Cassie qui elle est complètement "Waow" de Syd, Chris le junkie accro au Doliprane et Jal accro à la clarinette, Maxxie le gay qui fait des claquettes, Anwar le musulman au duvet naissant et enfin Effy, la soeur de Tony.
Dans "Skins", chaque épisode est indépendant, il n'y a pas vraiment d'intrigue au fil conducteur. On ne sait pas combien de temps s'écoule entre chaque épisode, quelques heures comme quelques semaines. A chaque nouvel épisode, on se concentre sur l'histoire d'un personnage, sorte de condensé de vie, qui se déroule le plus souvent sur une journée. On le voit évoluer, depuis son réveil, en plus ou moins bonne forme, jusqu'à son coucher, plus ou moins conscient. Entre temps, il (ou elle) a fait un tour en classe, a vu ses amis, s'est embrouillé avec ses profs. Puis il (ou elle) est sorti(e), a bu, a dansé, a vomi, s'est déshabillé(é), s'est endormi(e). Par forcément dans cet ordre. Tous les personnages sont dans un état de dépression, de douleur, de folie particulièrement précoce pour leur âge. Ces portraits de la jeunesse anglaise décadente, dépendante, nous confrontent à notre propre vie, souvent infiniment plus calme et rangée (Dieu merci - ou pas !). Les problèmes auxquels ils sont confrontés sont sensiblement les mêmes que les nôtres, mais ils ont des façons de les surmonter beaucoup plus atypiques.
Ce qui apparait en premier lorsqu'on regarde "Skins", ce sont les comportements addictifs, radicaux et autodestructeurs qu'ils ont chacun choisi d'adopter pour lutter contre leurs démons. La dépendance comme remède. Un des personnages chez qui c'est le plus flagrant, est sans doute Chris. Chris est un élève amoureux de sa prof, qui ne jure que par elle et pour qui il est prêt à toutes les pitreries qui pourraient lui faire décrocher un sourire. Mais il est aussi sévèrement accro aux médicaments. A tous les médicaments. Son tableau de chasse : les vestiges de ses orgies médicamenteuses, des centaines de plaquettes en alu vidées de leurs pilules. Pas une gélule, capsule ou cachet ne le rebute. C'est contre les règles douloureuses ? Pas de problème, Chris n'est pas très regardant.
Mais oui, "Skins" c'est aussi : drôle, burlesque, léger, fun quoi ! Même si les problèmes de ces ados sont plus gros qu'eux, la vie est toujours une fête. Une fête arrosée certes, mais une fête "so cooool"... Rien n'a d'importance, on se fout de tout, on fait ce qu'on veut, on mange ce qu'on veut, on va où on veut, on dort où on veut, on met la main dans la culotte de qui on veut et on emm*** qui on veut. Et peu importe si on n'a pas de parents pour nous aider à grandir, on a des amis.
Au bout de deux saisons, la Team I cède sa place, fin de saison dramatique comme on les aime (ou plutôt comme on les déteste) : le chapitre se clôt sur la mort brutale et injuste d'un personnage. C'est triste, si triste... Non, je crois que je ne vais vraiment pas pouvoir regarder les prochaines saisons, de nouveaux personnages, ça m'intéresse pas.
ATTENTION SPOILER :
R.I.P. C.