L'ANGE
Le meurtre comme moyen d’expression
En 1971, Carlitos, adolescent argentin de 17 ans, au visage angélique, est un voleur hors paire. A Buenos Aires, au lycée technique, il fait la connaissance de Ramon, avec lequel il perfectionne son don pour l’arnaque, le vol. Et bientôt ils commettent leur premier meurtre…
Dès les première images, le « héro » de "L’ange" se présente en voix-off, affirmant être un « voleur de naissance ». Adolescent à la peau laiteuse et aux cheveux roux frisés, Carlos Robledo, dit Carlitos, est un petit frimeur, marquant très rapidement des tendances de sociopathe, insensible à l’existence et au devenir des autres, et tirant son plaisir de sa capacité de séduction. En cela, l’interprétation du jeune Lorenzo Ferro est assez réussie. Sa désinvolture est symbolisée d’emblée par une danse, qui reviendra à la fin du film, marquant son insouciance de manière ironique.
Inspiré du cas de « L'ange noir », qui entre 1971 et 1972 assassina onze personnes par balle, le scénario semble malheureusement assez complaisant avec son sujet. Jouant la carte du contraste entre la flamboyance supposée du duo (bientôt rejoint par un troisième larron plus âgé : Miguel), avec le caractère sordide de leurs actes, Luis Ortega prend un malin plaisir à mettre de la distance par rapport à chaque meurtre. Une façon peut-être de démarquer le personnage des autres garçons qu’il côtoie et avec lesquels une certaine ambiguïté s’installe. Une façon aussi de réduire l’horreur à l’état d’anecdote, ce qui n’était peut-être pas le but.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur