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LE CHANTEUR

Un film de
Avec

La sincérité n'excuse malheureusement pas l'amateurisme

Nul doute que "Le Chanteur" tend à la fois vers l'expression d'une réelle souffrance personnelle et le récit d'un parcours d'artiste authentique. Malheureusement, l'aspect amateur de la mise en scène, comme l'implication de personnages ayant réellement jalonné le parcours du personnage principal (Thomas Polly qui joue ici son propre rôle), rend l'expérience plutôt pénible sur la longueur. Si l'interprétation de la famille laisse plus qu'à désirer, l'irruption dans le récit d'une bande de SDF vivant sous les ponts de Paris arrive cependant à provoquer une certaine émotion.

Comme le dit le personnage principal, « La vie c'est pas une comédie musicale », et ce parcours personnel, en marge, procure étrangement autant de moments de surprise que d'agacement. Malheureusement, les cadrages approximatifs, le maniérisme dans la manière d'aborder les passages chantés, l'interprétation de Polly lui-même (la crise de larme et de rage mêlée, lors d'un des moments cruciaux du scénario, est un ratage complet...) et l'aspect revendicatif très adolescent du personnage principal ne prêtent guère à un laisser-aller nécessaire face à ce conte désenchanté.

On regrettera de plus l'abord abrupt de certaines questions (le SIDA, la transexualité...), l’auteur survolant presque ses sujets. Et malgré un personnage qui sort progressivement de l'excès et de son assurance de jeunesse, pour aller vers sa vraie personnalité, la majeure partie du film nous tient désespérément à distance. Un récit d'apprentissage peut-être trop personnel pour être mis en image sans éviter clichés et pathos, mais qui ne remet en rien en cause la qualité de voix surprenante de ce chanteur, Thomas Polly, dont on suivra les prochaines prestations musicales avec intérêt.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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