HIGHWAY
Road-movie népalais
C’est l’histoire d’un voyage en bus à travers les montagnes népalaises avec à son bord des personnes qui doivent, pour des raisons différentes, se rendre rapidement auprès de leurs proches. Ce voyage sera ponctué d’imprévus et d’entraves, à travers les embouteillages et les grèves d’un Népal contemporain, dans lequel il faudra aux voyageurs beaucoup d’imagination et de patience pour arriver jusqu’à destination…
Le réalisateur Deepak Rauniyar nous entraine dans un road-movie qui nous fait voyager et découvrir à la fois les paysages et le nouveau visage d’une société népalaise moderne. Le périple commence dans un bus bondé, dont le voyage est rythmé par les embouteillages et différentes embuches (manifestations, pannes et accidents) récurrentes dans le trafic routier népalais. Pour traverser toutes ces difficultés, les voyageurs, avec beaucoup d’imagination, décident de transformer et de déguiser le bus en un faux cortège de mariage avec son orchestre et ses faux mariés.
Le scénario du film est construit en deux temps. Le premier nous emmène en voyage avec humour et folklore sur les routes népalaises, sur fond de magnifiques paysages de montagne, et se termine dans les nouvelles villes modernes du pays. Le second nous fait découvrir la vie et les destins croisés de certains voyageurs, ainsi que les motivations qui les poussent à faire ce voyage de plus de deux jours pour retrouver leurs proches. Ce contraste entre les deux parties donne au film du rythme, de la profondeur et crée des rebondissements qui nous conduisent jusque dans un Népal sombre où l’on aperçoit la face cachée des beaux paysages de carte postale.
« Highway » nous montre le visage d’un Népal contemporain, avec sa jeunesse hyper-connectée et moderne, qui contraste avec le bus délabré à bord duquel ils voyagent et l’état des routes du pays. On constate un mélange culturel entre des rites et des coutumes traditionnels qui tranchent avec des nouveaux modes de vie à l’occidentale. Il s'agit également un film engagé et social, qui ose aborder et dénoncer quelques uns des tabous de la société népalaise, comme l’homosexualité, l’adultère, le viol et la drogue. Le tout est interprété avec beaucoup de simplicité et de naturel par des acteurs, qui semblent parfois être de simples amateurs, mais qui apportent une dose de réalisme au film.
En montant dans ce bus, on s’attend à un documentaire où l’on voit des paysages de carte postale. Mais au final le film nous montre les nouveaux modes de vie citadins d'une jeunesse népalaise qui vit avec son temps et qui lutte pour faire évoluer les mentalités et les coutumes locales.
Olivier BeorchiaEnvoyer un message au rédacteur