VALENTIN
Une tranche de l'enfance
Le petit Valentin a neuf ans et le monde autour de lui est en plein changement en cette année 69 en Argentine. Mais ce qui le préoccupe le plus c’est sa famille, éclaté avec un père absent, une mère qui ne veut plus le voir et une grand-mère douce mais qui commence à lâcher prise avec la réalité. Valentin essaye tant bien que mal de comprendre ce monde et de réaliser ses rêves…
En partie autobiographique, ce film de l'argentin Alejandro Agresti retrace une partie de son enfance et des traces que celle-ci a laissée dans son esprit. Les personnages évoluent donc entre nostalgie et amusement et la petit Rodrigo Noya ( qui joue valentin est étonnant de spontanéité et de justesse dans un rôle difficile ) remporte la palme en apportant au film une fraîcheur, une tendresse ainsi des moments de pure drôlerie. Car pour mieux aborder ses proches, il tente tant bien que mal d'échafauder des plans plus ou moins réussi.
Le réalisateur se concentre sur ce petit bonhomme que rien n'arrête et qui se pose bien des questions car le monde des adultes semblent lui en poser beaucoup. Et même les tensions politique de l'époque sont aborder, sans trop les approfondir car elles sont vu au travers de Valentin. 69 année charnière pour ce petit garçon et ses proches, car il tranche avec le coté parfois pompeux des récits autobiographiques habituels. Un enfant de 9 ans se rendant compte avec difficulté de la complexité d'une relation amoureuse et du fossé qui le sépare de ces adultes qui l'entoure.
Accompagné d'une grand-mère typiquement latine dans le comportement avec ses enfants et son petit-fils, valentin montre un côté ingénieux et aimant, que ses remarques acerbes estompent parfois. Il réagit avec la prestance que peu d'adultes ont comme si son entourage l'avait indirectement obligé à grandir trop vite. Seul le personnage du pianiste juif semble être le modèle juste et si le petit Valentin lui pose beaucoup de questions, il arrivera à son tour à répondre au besoin de son ami en provoquant une rencontre.
Comme quoi parfois à force de chercher les réponses, nous finissons par répondre à celle des autres. Le réalisateur place sa caméra au plus près des acteurs, pour plonger dans l'ambiance le spectateur en évitant de multiplier les effets de style. Un petit film sympathique qui témoigne du ton doux amer relatant une période charnière de l'enfance de son réalisateur, le tout servi par des acteurs sobres et émouvant qui entoure le fabuleux Rodrigo Noya.
Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur