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EQUALIZER

Un film de Antoine Fuqua

The Punisher 2.0

McCall pensait en avoir terminé avec son mystérieux passé, mais le soir où il fait la connaissance d’une jeune fille victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Le voilà qui réveille sa soif de justice et sort de sa retraite pour lui venir en aide, en utilisant ses talents d’autrefois…

Pendant toute la projection, on ne sait jamais tellement si l’on doit s’attendre à voir surgir Tom Cruise ou Dolph Lundgren. Comprenons par là qu’on ne sait jamais si l’on a affaire à un dérivé évident du récent "Jack Reacher" ou à un prototype idéal d’adaptation du comics consacré au Punisher. Le résultat est un peu le cul entre deux chaises, sans doute parce qu’il lui manque une vraie identité qui le distinguerait d’une flopée de films d’action aussi cultes que bien violents. Rien d’étonnant de la part d’un tâcheron aussi anodin qu’Antoine Fuqua, ancien réalisateur de clips devenu l’énième homme à tout faire sur des tas de projets hollywoodiens au rabais, et dont le seul film un tant soit peu potable restait "Training Day" (qui avait d’ailleurs valu un Oscar à Denzel Washington). En reformant à nouveau leur paire pour cet "Equalizer" adapté d’une série télévisée américaine, l’acteur et le réalisateur se sont visiblement fait plaisir, le premier pour en remettre une couche dans le domaine de la brutalité, le second pour offrir sa péloche la plus sympathique.

Ne nous attardons pas trop sur une intrigue sans grand intérêt, de nouveau centrée sur la vengeance d’un héros face à de vilains méchants caricaturaux et pourtant étirée sur 2h12 sans réelle nécessité. On ne s’attardera pas non plus sur les enjeux dramatiques concernant le personnage joué par Chloë Grace Moretz, vu que ça oscille entre le remplissage gadget et la niaiserie bessonienne. Le seul avantage de ce gros plaisir coupable, très correctement torché et rythmé comme Hollywood sait désormais s’y prendre, ne réside que dans la façon dont ce cher Denzel, décidément de plus en plus monolithique et invincible à chaque nouveau film d’action, va orchestrer pas à pas sa vengeance contre une armada de mafieux russes aux dialogues débiles (le meilleur restant « Je vais pisser », à prononcer avec l’accent russe pour doubler le plaisir !).

Le spectre de "Man on Fire" va même jusqu’à s’inviter au détour de quelques scènes de bagarre d’une ultraviolence parfois inouïe, qui revisitent les mille et une manières de zigouiller son prochain à la sauce Bricorama (perceuse, agrafeuse, marteau, sécateur, fil de fer barbelé, etc…). Des séquences qui, placées à intervalles réguliers dans la narration jusqu’à une dernière demi-heure assez intense, donnent à "Equalizer" le relief de n’importe quel bon film d’action taylorisé : on sait que c’est aussi digeste qu’un taco réchauffé, mais ça fait toujours plaisir d’en bouffer.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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