Festival Que du feu 2024 encart

SINISTER

Un film de
Avec

Sinistre côté inventivité, sinistre côté flippant

Les producteurs de « Paranormal activity » ont développé une activité paranormale : produire des petits films horrifiques à budget modeste ; des hits comme « Insidious » qui aura bientôt sa suite, des inédits chez nous comme « The Lords of Salem » de Rob Zombie, ou « The Bay » de Barry Levinson qui sortira sur nos écrans en juin 2013 et ce « Sinister » avec une tête d’affiche, Ethan Hawke loin très loin du « Cercle des poètes disparus » mais plus proche du cercle des enfants disparus ! Car ce romancier qui a fait un carton avec son premier roman d’enquête criminelle cherche l’inspiration pour renouer avec le succès. Quand il apprend qu’une famille a été décimée et que la police n’a jamais découvert le mobile du meurtre, il se précipite pour racheter la demeure et y vivre afin de s’imprégner des lieux et de mener sa propre investigation. Il emmène donc femme et enfants, se gardant bien de les prévenir de ce qui s’est passé dans le jardin de leur nouvelle maison (les parents et deux enfants ont été retrouvés pendus, tandis qu’une fillette a été portée disparue). Dans le grenier, Ethan Hawke trouve une malle contenant des films super 8 qui le guideront, non pas vers un, mais plusieurs crimes atroces, aboutissant tous de la même manière : une famille assassinée et un enfant kidnappé…

Le scénariste/réalisateur de « L’exorcisme d’Emily Rose » (bof), également scénariste de « Urban Legend 2 » (beurk) et réalisateur du remake de « Le Jour où la Terre s’arrêta » (inutile), puise dans la petite boutique des horreurs pour composer une histoire où un avatar de Jack Torrance, le romancier de « Shining » écrit par Stephen King, serait non pas atteint de folie passagère dans le but de détruire sa famille, mais plutôt victime d’un boogeyman, sorte de croque-mitaine déjà développé par le même maître de l’horreur dans une nouvelle de son roman « Danse macabre ». L’ambiance du film, très "kinguienne" donc, convoque également d’autres styles horrifiques et on pense doublement au film d’horreur japonais « Ring » où il est question premièrement d’enfants fantomatiques qui font des apparitions spectrales et deuxièmement de film dans le film dont les bobines attirent le mal.

Cette tambouille de l’horreur prive le film de se voir attribuer les termes d’original, d’audacieux et d’imaginatif, mais fonctionne plutôt bien grâce à une ambiance angoissante qui s’installe dès les premières minutes. Merci également aux décors sombres, oppressants et à la musique soutenue par des effets sonores efficaces ! On entre donc aisément dans l’histoire, suffisamment stressante, même si le suspense fait rapidement flop et que l’on ne tardera pas à s’énerver des nombreuses facilités scénaristiques, pour ne pas dire des simplicités, comprenez par là une paresse d’écriture consistant à ne pas offrir au héros du film les choix que tout un chacun aurait fait en pareilles circonstances ! Mais si pour vous l’essentiel est de frissonner lors d’une nuit noire à Halloween, vous ne devriez pas être déçu !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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