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BROKEN

Un film de
Avec

Emily, 11 ans

Difficile de capturer ce qui peut se passer dans la tête d'une gamine de 11 ans, dont le monde est en train de changer radicalement suit à des événements peu communs. Pourtant, tout comme Jason Reitman, qui avait parfaitement réussi à capturer une tranche de vie d'une adolescente américaine (a)typique il y a quelques années ("Juno"), Rufus Norris, dont c'est ici le premier film, y arrive avec autant de talent, de finesse et de sobriété.

Tous les personnages du film, que ce soit son frère en gentil adolescent rebelle, son voisin "déficient mentalement", ses petites pestes de voisines, son père avocat ou encore ce couple composé de sa baby-sitter et de son instituteur, gravitent autour de Skunk et ont une influence importante sur sa perception et son appréciation de la vie. Skunk se cherche un peu depuis que son voisin, accusé à tort de viol, fut victime d'une agression violente. Comment son entrée en 6ème va-t-elle se passer ? Comment vivre son "amour" de gamine pour son instituteur ? Pourquoi sa mère est-elle partie lorsqu'elle était plus jeune ? Toutes ces questions, tous ces événements, Rufus Norris va y répondre en couleur et en musique (Attention, ce n'est en aucun cas une comédie musicale) ! Et quelle musique ! Norris, longtemps metteur en scène de théâtre et d'opéra sublime par ses images la bande son de Damon Albarn et de son Electric Wave Bureau. C'est d'ailleurs sur un Opéra (Doctor Dee) que Norris rencontra l'ancien leader de Blur et Gorillaz, qui n'en est pas non plus à son premier essais au cinéma, puisqu'il avait déjà signé la bande son, entre autres, de "Vorace" (1999) d'Antonia Bird.

Bien que Tim Roth ou Cillian Murphy soient, comme à leur habitude, parfaits dans leurs personnages proches de cette petite fille, souhaitant l'aider et l'accompagner dans la vie, la petite Eloise Laurence, dont c'est le premier rôle, envahit l'écran par son innocence, sa fraîcheur et sa justesse de jeu. Sorte de "mini Uma Thurman dans Pulp Fiction", elle en impose autant à l'écran que ses partenaires plus expérimentés.

"Broken", dès sa première vision, ne peut pas laisser indifférent. La transmission des sentiments éprouvés par les personnages, ce que veut nous faire ressentir Norris, fonctionne de façon étonnante et détonante. Ajoutons à cela une mise en scène à la fois audacieuse et jamais tape à l’œil, et on peut dire que Rufus Norris a réussi son film, et ce pour notre plus grand plaisir.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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