Festival Que du feu 2024 encart

MILK

Un film de Semih Kaplanoglu

Création contrariée

Yussuf, jeune homme visiblement perturbé, passe son temps à rêver, en attendant un courrier qui pourrait lui annoncer que ses poèmes vont être publiés. En attendant, il se promène, croisant une amie, à laquelle il n’ose même pas parler…

Film turc, « Süt » ou Milk » (lait an français, et rien à voir avec le film de Gus Van Sant sur Harvey Milk) surprend par sa scène d'ouverture. On peut y voir une femme, suspendue par les pieds au dessus d'une marmite de lait bouillant, un sorcier y jetant une prière écrite, avant d'extirper de la bouche de la femme, un serpent. Voilà pour l'originalité. Par la suite, le film, plutôt ennuyeux, aligne inlassablement les plans fixes (dont certains, dans des ruines de thermes, sont heureusement superbes), et nous détaille le quotidien d'un jeune homme, réservé, limite coincé, qui attend de savoir si ses poèmes seront publiés.

Certes l'acteur principal est convaincant, son regard passant de l'inquiétude à l'espoir, puis à la rage, avec un certain naturel. Mais tout cela n'a rien de passionnant, ou d'original, l'aspect sorcellerie étant laissé sur la touche rapidement (hormis quelques allusions au désir de lire dans le marc à café) et le contemplatif s'avérant limité. La créativité contrariée, le dialogue impossible à l'oral, l'importance de l'écrit, ne sont décidément pas des thématiques très cinégéniques. Dommage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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